"Accepter les risques inévitables de la vie, c'est ce qui fait la noblesse de la condition humaine."
——Alexandre Minkowski
Du clan Odrowaz si je ne m'abuse——mais je peux me tromper. Je me trompe si souvent....
« Le discours philosophique toujours se perd à un certain moment; il n'est peut-être même qu'une manière inexorable de perdre et se perdre. C'est cela aussi que nous rappelle le murmure dégradant: ça suit son cours. » Maurice Blanchot.
16/11/2008
15/11/2008
27/10/2008
Un peu trop
Trop d'amour fait toujours un peu peur.
Il faut apprendre la clandestinité, là ausi.
Je m'améliore.
Il faut apprendre la clandestinité, là ausi.
Je m'améliore.
Crise de mots
Nuit longue d'un rêve pénible. A ne rien y comprendre. Le cauchemar était le suivant: si le mot embarquement existait, il était exclu d'utiliser le verbe embarquer, un tel mot, selon les préceptes lexicologiques du rêve n'existant pas. Mon angoisse venait du fait que je savaais que j'avais utilisé ce terme maintes et maintes fois. Mais où? Il importait de bien parler. De parler bien. Jusqu'au bout. Ce matin, au réveil, j'ai ouvert mon Robert, pour vérifier. Quand même. Mais pourquoi embarquer?
18/10/2008
3.25 a.m.
Il faut parfois du temps pour comprendre. Comprendre ce qui arrive ou n'arrive pas. ce qu'on attend et qui n'arrive pas. Il faut du temps pour comprendre tout ça. Et, au coeur de la nuit, alors une phrase. Une phrase comme celle-ci: "l'attente commence quand il n'y a plus rien à attendre, ni même la fin de l'attente." Maurice Blanchot.
17/10/2008
Papa, le carrefour est mal éclairé
Well now the years have gone and I've grown
From that seed you've sown
But I didn't think there'd be so many steps
I'd have to learn on my own
Well I was young and I didn't know what to do
When I saw your best steps stolen away from you
Now I'll do what I can
Bruce Springsteen———
16/10/2008
15/10/2008
Delete/D-light
Et il était là, à ma fenêtre, la main brisante et l'oeil égaré. J' ai ri, je crois aussi: je n'avais pas lu le scénario. Un peu plus je m'engage dans cette lecture qui décille mon coeur encapuchonné.
04/10/2008
Attachement et Ersatz
Il n'est d'attention que celle qui s'offre sans attente particulière que ce sourire au coin de l'oeil.La tension c'est de tendre toujours vers ce plaisir de l 'Autre: je lui fais plaisir car je ne peux lui donner le bonheur.Demain, peut-être, je baisserai l'espagnolette...Si le coeur m'en dit bien d'autres encore.
02/10/2008
26/09/2008
Under the Radiant Sun
There I tread upon thin air, alighting at craggy station near the shag where thou stand trembling.
I do perceive, Beloved cavalier, that shimmering cloak of yours unveiling all thy delicate bones.
I had to nail your hands onto a cross for the Fiend not to detect the palor of thy lustre.
O,son, here cometh the singular dawn of Dalila, avert thy liquid eyes for they are bleeding
all the way to Lassitude. Near the moor, closer to the lapping agitated turbulence of a humane heart, I press my ear sensing the throbbing vein_________________I had to faint my pain away so as not to tear the rose thou had engraved onto the palm of my reading hand.
O, I do touch the letters, I do caress the equilibrium thou instilled into the frame of my tortured presence.
I was not to reveal that lashing mystery.
I was not to endure the gnawing questioning thou imposed upon my fatigued spirit.
Hovering at the brink of that precipice thou constructed, there I remain , an eerie disappearance.
My riddle;
25/09/2008
21/09/2008
Pré-cognition
Il est de certains sens comme de certains airs : lancinants . Il ne se passe pas un instant sans que le sensation d’être là, prise littéralement dans une situation, interroge le sens de cette venue. J’en viens à d’autres questions d’ordre directionnel. Je lis mal les panneaux, perçois indistinctement les signaux, qu’ils soient de fumée ou clignotants, distingue à grand peine et avec force contorsion le vert du rouge, échappe de peu aux précipices qui retiennent la route sur laquelle je file à vive allure. Au volant, Pénélope dessine au carmin un fin sourire, un arbre s’écarte, ému par tant d’adresse. Jaune, citron , pressé, le bolide s’élance en forme d’espoir. Il est de certaines histoires qui se lisent à l’envers, lisez, la tête en bas ! J’attrape à la pointe de ma lance un accroche cœur et le couche sur mon front, c’est drôle mais je crois que ce petit grigri a quelque charme, une goutte de larme déroule sa traîne sur le rose de ma joue. J’ai cru voir, hier, sur un petit chemin qui m’attendait, là, au bout du jardin…
15/09/2008
Entwicklungsroman
Toutes les vies se passent ainsi —— ou à peu de choses près.
Toute la vie :
Rendre compte
Rendre des comptes
Se rendre compte
Se rendre sans compter
...
Toute la vie :
Rendre compte
Rendre des comptes
Se rendre compte
Se rendre sans compter
...
14/09/2008
Savoir laisser
Assise sur un banc, je lisais Foi et savoir. Je le sais, j' ai perdu la Foi. De par certains temps, j'y ai cru, je prenais mon élan, les pieds joints, je frôlais le ciel de la marelle. Un petite pierre ramassée suffisait à déblayer le terrain, je disais Tiens c'est drôle, je n' ai pas trébuché. Il est de certains jours qui deviennent une inconséquence, un cycle de nécessité. Je ne crois plus, je n' ai plus d'attente. Quand j'eus cependant prononcé ces mots, j' en ressentis quelque peine. Mon coeur s'agite un peu, je crois, il fait des caramboles. Vers la route je cille car un rai de soleil me fixe avec attention, je goûte sa caresse sur ma peau et je dessine sur mes lèvres un sourire invisible. J' ai perdu la Foi, maintenant je le crois.
Une autre époque …
Lu, hier soir. Très vite. Et peut-être trop vite. Souvenirs d'enfance et de jeunesse, d'Ernest Renan. Ou la genèse d'un certain principe d'application. Je reste sans voix devant l'excellence et la rigueur d'un tel esprit à l'œuvre. Lorsque la spiritualité conduit à l'exigence du savoir.
Mme de Pompadour n'est pas morte
Je l'aime parce que c'est la seule à dire : je suis lasse. Ou, je suis fort triste. Et tout simplement elle est une des rares personnes à utiliser ne dans une phase négative. Je n'en ai pas l'envie. Ca vous a quand même une de ces gueules, non? En 2008. M. Abel Hermant n'aurait su que dire.
De la responsabilité
Combien de personnes ont renoncé au suicide parce qu'ils n'avaient pas fini de payer les traites de leur réfrigérateur?
Quand le bourgeois se languissait de n'être point gentilhomme
Raide : à la fin de Vie et opinions de M. Frédéric-Thomas Graindorge, Notes sur Paris, de Taine, le décès est fort bien amené, mais reste mal venu. C'était déjà bien cadavérique longtemps avant.
Comique : Le Gendre de Monsieur Poirier, d'Emile Augier. Ou comment l'on veut nous fait accroire que les vessies peuvent briller plus fort que des lanternes.
Comique : Le Gendre de Monsieur Poirier, d'Emile Augier. Ou comment l'on veut nous fait accroire que les vessies peuvent briller plus fort que des lanternes.
12/09/2008
Il fixe les sales clébards qui déboulent, impavide
Au bout de trois minutes de sport, je suis forcé de lui mettre ma main en travers de la bouche pour l'empêcher de brailler. Elle se tord comme une anguille coupée en trois. Elle est un peu trop parfaite; on cherche des reliefs baroques, des anomalies... Rien...Pas le moindre défaut d'aspect. Et tout de même, une consistance assez remarquable. Boris Vian, San Antonio... Je ne cite pas, je me dévoile.
Dumpin' Donuts
Plus de son, plus d'image.
Le silence assaillant.
Rien en braille -
Juste l'écrit de quelques mots demeurés.
C'est pour soi, disait-on,
Pour soi que l'on sème.
Le silence assaillant.
Rien en braille -
Juste l'écrit de quelques mots demeurés.
C'est pour soi, disait-on,
Pour soi que l'on sème.
Je n'ai rien vu venir
Parfois, j'aime à préciser que je suis, depuis peu, comme frappée d'amnésie, je dis : "je ne me souviens pas, j'avais la tête ailleurs". Sans voix, j'en ris. Sur le passage en zèbres, un aveugle retient la main qui le traîne. Alors ça me revient, assise sur l'escarpolette, les lèvres scellées, plus d'entendement. Seul demeure le balancier langoureux qui m'attache à toi.
Il était fou je crois...
Un éclaircissement. Il est des histoires comme des enterrements. Un matin, sous la couverture, on entrevoit une tache sombre sous un bonnet de tulle:
Ciel, ma femme!Je m'étais oublié, je ne l'avais plus vue.
J'étais là, posé sur une jambe, en équilibre en somme, et je faisais des soustractions: un plus un plus un égal moins un. J'eus à ce moment —— là, précisément, je m'en rappelle comme d'un coup de pied dans le fondement—— un éclaircissement. Haut, plus haut, plus loin, là où le regard s'installe, une niche, un petit creux, une trace de lumière. Tes Lumières, ô Digitale Pensée, ont par le passé, nimbé ton indicible touche à mon endroit. J'étais fou, je crois, j'avais perdu le goût de cette fille aux yeux menthe à l'eau... Non, décidément non, je ne la savais pas cette chanson-là. Il est treize heures, je t'attendrai, je crois.
08/09/2008
Foire à tout
Vide-grenier ce dimanche vers 11h00 : on y trouve de tout. Et il en va des choses comme des gens. Voisinent côte à côte, à l'occasion de ce grand rassemblement de la chine dominicale, des gens qui pour autant diffèrent en tout les uns des autres. Là, un couple assis sur des pliants de plage derrière un étalage de choses improbables et d'une laideur sans nom: exemplaires du Reader's Digest, un parasol Heineken, des cassettes pornographiques dont la jaquette semble encore luire de sécrétions inavouables, des 45 tours de Mireille Mathieu et Patrick Juvet, un poste à galène éventré, au final des bouts de trucs et de machins sans nom et sans âme qui feraient fuir des chiffonniers. Et eux, là, guettant le passant. Lui, râblé, barbu, une épaisse chaîne d'argent au cou, des mains de terrassiers
qui ne terrassent plus depuis longtemps. D'un oeil il surveille son petit trésor. L'important à cette heure n'est néanmoins plus là: car, déjà, il se consacre à son Pastis 51 avec une componction de prélat défroqué. Sa femme, coiffée d'un ridicule chapeau de paille, est avachie plutôt qu'assise, l'air abruti, les joues passablement couperosés, la mine d'une grisette sur le retour. Juste à côté, une planche sur deux tréteaux donne à voir le contraste le plus saisissant : deux vases en porcelaine sur monture de bronze, des assiettes aux décors de grand feu en polychromie douce, un encrier Napoléon III en bronze doré, un portait du prince de Condé, et des étoffes que le propriétaire nomme à qui veut les entendre : guipure, crêpe, taffetas. Je le regarde à l'œuvre. Je lui demande le prix d'un joli coffret en palissandre. Il me le dit. Je passe mes doigts sur le bois. Il me sourit, puis sa bouche dessine une moue qui semble dire: oui, je sais. Veuillez m'excuser. Il faut bien vivre. sic transit gloria mundi. Voilà. Apparentements terribles. Et ce vent qui crie : "On solde!" Ca ira. Ca ira.
qui ne terrassent plus depuis longtemps. D'un oeil il surveille son petit trésor. L'important à cette heure n'est néanmoins plus là: car, déjà, il se consacre à son Pastis 51 avec une componction de prélat défroqué. Sa femme, coiffée d'un ridicule chapeau de paille, est avachie plutôt qu'assise, l'air abruti, les joues passablement couperosés, la mine d'une grisette sur le retour. Juste à côté, une planche sur deux tréteaux donne à voir le contraste le plus saisissant : deux vases en porcelaine sur monture de bronze, des assiettes aux décors de grand feu en polychromie douce, un encrier Napoléon III en bronze doré, un portait du prince de Condé, et des étoffes que le propriétaire nomme à qui veut les entendre : guipure, crêpe, taffetas. Je le regarde à l'œuvre. Je lui demande le prix d'un joli coffret en palissandre. Il me le dit. Je passe mes doigts sur le bois. Il me sourit, puis sa bouche dessine une moue qui semble dire: oui, je sais. Veuillez m'excuser. Il faut bien vivre. sic transit gloria mundi. Voilà. Apparentements terribles. Et ce vent qui crie : "On solde!" Ca ira. Ca ira.
04/09/2008
Meuble d'entre-deux
Il est amusant et navrant de voir comment certaines gens se vexent de propos qu'ils ont eux-mêmes tenus quand vous leur resservez plus ou moins chauds. Ils vous feraient presque un procès en diffamation. Sur le fond comme sur la forme. Cela montre au moins ne chose. Leur parole n'est donc pas grave quand ils parlent. Et puis nous avons si peu d'humour. Oui. Sans doute. mais c'est ignorer leur capacité à blesser. A vous lacérer. Pour ce qu'ils pensent être de la franchise. Mais peu leur importe. Je. Mon/Ma. Moi. Le petit cirque à trois pistes de leur existence ne m'amuse plus. Ils n'écoutent qu'eux-mêmes, vous coupant la parole à tout bout de champ. Ils se délectent d'eux-mêmes, en somme. La plupart des gens sont coupables d'onanisme locutoire. Et ça rend sourd. Le résultat est un égoïsme de bon aloi qui les conduit, d'une part à l'amnésie partielle, et d'autre part, à s'imaginer tellement plus délicats et purs que leurs congénères. Ils s'étonnent chaque jour d'eux-mêmes, se ravissent de leur être tout entier, s'admirent avec complaisance et, en gros, ils s'aiment. Ils sèment, devrais-je dire tout aussi bien. Ils sèment du regret à tout vent. Je regarde. Et j'attends. Et comme chaque fois, je sais que je ne serai que la dupe de moi-même. Quel imbécile faut-il être, en effet, pour croire que l'on peut compter. Une chose est certaine. J'ai cessé depuis longtemps d'être candidat. Mais je m'aperçois que le temps se rafraîchit. Une petit laine s'impose. Ce sera de l'acrylique. Comme tout le reste d'ailleurs. Plus personne ne sait vraiment tricoter de nos jours. Je vais relire Cioran aujourd'hui. Ca me distraira de moi-même. Tout est égal. Allez...
Hier, demain, jamais, le temps ne passe pas
C'est moi qui passe depuis longtemps.
Je mets dans plus ou dans néant
Les jours avec et les jours sans.
[...]
Il faut compter les bons moments
Et classer indifféremment
Les vrais les faux sentiments.
Michel Sardou
Hier, demain, jamais, le temps ne passe pas
C'est moi qui passe depuis longtemps.
Je mets dans plus ou dans néant
Les jours avec et les jours sans.
[...]
Il faut compter les bons moments
Et classer indifféremment
Les vrais les faux sentiments.
Michel Sardou
03/09/2008
De la justification du mal
De Hegel jusqu'à Fukuyama l'on a voulu montrer que l'histoire était arrivée à sa fin.
Et si elle n'avait jamais commencé?
Si ce que nous vivions n'était que de la préhistoire?
Et si elle n'avait jamais commencé?
Si ce que nous vivions n'était que de la préhistoire?
02/09/2008
Je m 'interroge: symbole et signifiance
Il est des anniversaires qui ont l'éclat d'un pétard mouillé, on attend une rose, on reçoit une cléf...usb.
01/09/2008
Le choix se colorise
C 'est décidé, c'est au regard de la langue, mais de biais que je pose un pied en circulaire.Je n'ose entrer, la pénétrer pour m'en ceindre d'une couronne aux pics recouverts. D'un habit de Cène je me pare et l 'ajuste à cette méfiance qui trottine à mes côtés. Langue, quel article te décline, te hurle et vocifère?La, une ,des, mélodie à ton envers, ô ode barbare. Enroule-toi dans l'essence du pro-nom, du sur-nom, du re-nom;mais à l 'aune de cet étouffement sibyllin,c'est sous la tulle, en transparence, mais aussi sous l'anesthésie de la gaze que j'inscris la blessure. Plus d'une langue et moins d'un geste pour l'étreindre.Au plus près, le train siffle toujours une fois, puis se couche sur ma voix.
Camisole
J 'ai envie d'une balançoire pour m'en faire une camisole.
Dans ma tête ils sont deux, comme deux Moi qui sont toi
qui jouent à la marelle sur l'arête d'un toit.
A la main je le mords, je le griffe, je le bats
Toujours sur la ligne, c'est plus fort que Moi.
J 'ai envie d'une corde pour m 'en faire un sautoir
Un grimoire en papier, un lien à ton cou
Sur lequel je me pends, un peu fort , méchamment
Sur lequel au poinçon , ces deux maux je crie
Je t'm: à la folie
et je conte à rebours, à l'écart et à saute-mouton
tous les mots en trop
Ne reste que la folie.
Méchamment, Madame
Con cassé, je mouline à l 'endroit, à l 'envers
Et je grince des dents.
Il y a bien derrière, en grains, en poudre, une bouffée d'amusement.
Pirouette, virevolte et saisit au mot, le bon , sept fois répété
J'en suis sûre, il y a par devant cet amas de connerie époustouflant
Un mélodrame faramineux: con rime avec méchant.
To Rickety Road
Hey Partner you chug me off
Can you just walk on the trite side
Hey Joker , just chain me off
You should glide on the right side.
Never ever let your trance cool me down.
Blast'em off, fill me thru.
Hey Curser, can u just mark my cheek
On the tongue, tip tongue, bip_
Zip me off, rip 'em through
Hey Trickster, you just touch the sign,
It blazes You.
Répartie
Comme la pâte tu t'étales, ô brisée sans feuilletage
Sucré, mielleux, sirop de gruau, de grumeaux.
Tu t'épates, je te goûte, m'évanouis, m'alanguis
Je te bois, m'engourdis et te passe au tamis, au chinois, au pot choir.
Cerise sur la pièce montée au spectateur assoupi.
C'est l 'acte manqué , repris, re-fi, qui manque d'aisance
A la fosse, le corbeau à l'âme dépliée te coupe l'herbe en pied de nez
Etrille ton coeur, vieille carne biseautée, rat sistolé.
O Rancide Anonyme.
Kitsch Net
La vocation du net m ' interpelle en réseau.Y -a-t 'il correspondance ou réplique de l'in-formation?Peut-être s 'agit-il de l 'écho comprimé d 'une parole qui se veut résolument stérile.En transe /entrance du point zéro de la langue au sérail, encalminée dans l'abrasion de l 'impératif .Il faut se rendre vers l 'évidence, la vrai-semblance de la technique in-imitative.Au bout de la ligne, il y a décidément la planète des singes, l'envolée au tarmac du lyrique à l'usure. Alors et pourquoi s'arrêter au clavier , à la touche verrouillée quand on pourrait simuler l'acte d ' in-communication.Il y a là et surtout pas ici l'avancée à reculons vers la remontrance.Le monstre électrique s'encable, se téléporte en direction de l'écriture tractable sur la voix de gare, le message haut-parleur délivré en plis aux foules inanimées.
28/08/2008
C 'est ma prière
Alors elle sut que je l'aimais ...
Ô, Dieu, toi qui a engendré ce monstre, ai pitié
Ô Marie, Mère d'un dieu, que tes pleurs creusent une fournaise.
Ô baptiste au fondement retourné, roule, roule ton œil décapité.
Ô je baise tes pieds Judas, et te porte en nuées au-dessus de l'enclave.
Que la Porte aux trois Sphynx s'enfonce dans le cercle du Roy Crucifié.
Ô Sibylle à la peau d'ébène, plonge ta main dans mon cœur.
Je t'implore, Maître, sur ce genou déployé, et brisée dans l'élan
Abats sur ma tête l'ire incandescente, contiens ma colère
Qu'elle s'évase, se répande en ondes perverties
Sur la foule des pélerins errants.
Ô, Dieu, toi qui a engendré ce monstre, ai pitié
Ô Marie, Mère d'un dieu, que tes pleurs creusent une fournaise.
Ô baptiste au fondement retourné, roule, roule ton œil décapité.
Ô je baise tes pieds Judas, et te porte en nuées au-dessus de l'enclave.
Que la Porte aux trois Sphynx s'enfonce dans le cercle du Roy Crucifié.
Ô Sibylle à la peau d'ébène, plonge ta main dans mon cœur.
Je t'implore, Maître, sur ce genou déployé, et brisée dans l'élan
Abats sur ma tête l'ire incandescente, contiens ma colère
Qu'elle s'évase, se répande en ondes perverties
Sur la foule des pélerins errants.
21/08/2008
Sein und Zeit (compressed version)
Le problème, c'est le présent. Enfin, ce que d'aucuns, pitoyables adeptes d'un carpe diem mièvre et illusoire, appellent présent. Pour le reste, c'est-à-dire ceux qui sont, au final, empêtrés dans l'intelligence qui leur échoit, ce n'est que rétrospective et projection. Ah... être con! Monolithiquement con! Quel bonheur indicible ce doit être.
16/08/2008
Gargantuesque
Grande est la coquille de l 'escargot pour peu qu 'elle invite à y entrer la tête.Treize à la douzaine de petites torsions de finesse sur un plat en vert; oui, c'est vrai il y aurait là un abus de préciosité à exiger que le verre fût à ce point invisible pour y percevoir un tremblement, peut-être ma main qui manque de tenue, mais les escargots sont trop chauds pour les glisser dans ma culotte, alors je patine, je chuchote et je commande du chevrotin. Il en naît sur des sphères au delà du désertique, sur un monticule, assis sous un palatin, Toi face à toi, écrit en minuscule qui parcourt du menu. Plats froids et qui manquent d'amuserie, d' amuse-oeil, d 'amuse-bouche, de sauterelle à la capeline rose. Chut... on murmure mon nom, petit escargot
15/08/2008
XXXVI tonnes et un peu plus
Certains —— et il y a parmi ces certains des certaines que j'aime inconditionnellement —— ont cette extraordinaire capacité à s'aimer au-delà de toute raison qu'ils finissent par ne plus vous prendre pour ce que vous êtes. Je m'explique. Vous êtes là, aux ordres, tel Jean-Baptise présentant sa tête à Salomé, de façon quasi permanente. Et ils la prennent, cette tête. Sans hésitation. Je me fais parfois l'effet d'une carapace de tourteau sur un plat de fruits de mer, un dimanche soir d'été à Trouville, sur le coup de onze heures. Mais, baste, peu importe. Bon appétit, servez-vous, et après vous s'il en reste. Et dieu sait que le gastronome est difficile. Il trouvera à redire sur la présentation des plats et la vitesse du service. La typographie du menu peut même être matière à désaccord. Il rechignera sur le fait que tout, au final, a un prix et est nécessairement le résultat d'un long processus qui requiert patience. Mais cela n'est rien. Voilà, je me sers, à toi. Prends. Je l'ai fait pour toi. Certes. Mais pourquoi, seigneur, pourquoi faut-il que ces gens vous en veulent à ce point? Pourquoi faut-il qu'en faisant appel à vous, ils vous rabaissent de facto à une chrysalide de nullité? L'ultime représentation discernable entre pas grand chose et rien du tout? L'on demande votre service mais, dans le même temps, l'on vous fait comprendre que vous n'êtes qu'une vapeur d'être, ectoplasme sans avenir, projet d'annulation complète. Vous voilà ancillaire, alors que vous ne demandiez, somme toute qu'une infinie tendresse. J'ai dit tendresse. Je n'ai pas dit fellation, notez bien. Je ne suis pas complètement dupe : je sais bien que ce dernier art a tendance à se perdre. Il requiert, par-delà une sensualité réelle, tellement de don de soi...
08/08/2008
Château du Champ de Bataille
Je m'étais promis, depuis longtemps, d'aller visiter les lieux, non loin de chez moi, au Neubourg. Chose faite à présent. Curieux sentiment que le mien, au vrai. L'endroit est fastueux. D'un faste prodigieux. Jacques Garcia a du goût. Trop, peut-être. Certes, il a su rassembler dans ce magnifique écrin ses collections des XVIIe et XVIIIe siècles. Mais, au final, après l'étonnement, l'impression qui se fait jour est celle d'une grande lassitude. Jacques Garcia aime à citer Jean de La Varende. Mais j'ose à peine imaginer l'effroi du châtelain de Bonneville face à ce qui n'est plus une maison. Les fantômes sont partis. Y compris celui du Marquis de Créquy——et pourtant ce dernier était passé maître dans le champ de la prétention. L'accumulation improbable de tous ces meubles et objets, tous plus extraordinaires les uns que les autres, relève, ici, du factice. Il y a, au bout du compte, sur ce bout de Normandie, un je ne sais quoi de parisien.
03/08/2008
(
Au bord de. C'est là que tout se joue et c'est là que la forme pleine se joue d'elle-même. Poétique de la périphérie, du toucher. C'est un acte qui se refuse en tant que tel. C'est là, en ces confins que s'affirme un certain discours de l'effleurement et de la tentation. C'est, à bien y regarder, là que se rencontrent texte et lecteur. Et seulement là, avec tact. Je ne vais pas plus loin, car cela (quoi?) pourrait blesser.
Attente
Sardine, pique-toi d'une grisaille
Ennuage moi et tends tes fils.
Qu'ils ensemencent le ciel élancé d'une toile
Plus lisse en soie, que la trame s'éclaircisse
Sous la voûte équarrie. Je me pose à la fin.
D'un invincible recommencement
Le totem cligne des yeux.
02/08/2008
Haut les mains
Lite is the road that traces to Mount Holyroot.
Graceful is thy song humming my sigh.
To the pale lace ornamenting the loop,
I chug a poor tiny bug moored to a shell.
IT did beaucoup cry small blue yap et yap-yap.
O dispense the brevity of thy pardon to a bevy.
Out of the woods, I can sense the bravura.
Facing the moaning moon, a cloud chokes with mulled wine.
Graceful is thy song humming my sigh.
To the pale lace ornamenting the loop,
I chug a poor tiny bug moored to a shell.
IT did beaucoup cry small blue yap et yap-yap.
O dispense the brevity of thy pardon to a bevy.
Out of the woods, I can sense the bravura.
Facing the moaning moon, a cloud chokes with mulled wine.
27/07/2008
Onychophagia
Paring the nails of these hands
You’re no longer holding is
Out of the question. Darkness is
On their edge and—well—
I have grown used to
Biting them—.
Who knows what will happen with this habit of mine ?
Darkness has a taste.
You’re no longer holding is
Out of the question. Darkness is
On their edge and—well—
I have grown used to
Biting them—.
Who knows what will happen with this habit of mine ?
Darkness has a taste.
25/07/2008
Langue et lassitude
C'est peut-être à plat que je m'entraîne le plus en langue. Question de conduite et surtout de position dans le véhicule de l'ex-traction. Car la langue tourne pour enfin s'imposer en matricule. Des chiffres en séquence in-apposés aux initiales d'une pression souvent faible, celle du pneumatique. La langue voyage, est en fois voyage, en stase et à l'aéroport du vol mais toujours devant la porte d'embarquement. pourtant ce n'est pas l'envie qui manque de s'excommunier, de s'insulariser, en partance pour un quelconque théâtre des ombres. Ombre, ombrage, ombrageuse ligne in-interrompue de véhicules ingérés dans la farce, celle de l'embouteillage. Un mot pour te décrire: vacance. ... A ce moment précis du déplacement, tout s'accentue, y compris la course, car le choix de la route s'imprécise, se vaporise, s'embue de regrets. Si j'avais su, si j'avais pris, s'il était venu à ma rencontre, je n'aurais pas serpenté hors du champs. Au loin, un coquelicot claque des dents. le vent s'amarre à un panneau. Inconditionnel.
Lekture
La langue en cas. C'est bien d'une langue introductive qui s'agite et se rectifie en position de tiraillement sur laquelle je m'interroge ; car la lekture bute et s'impose en visuel vers un embranchement des sens; La langue s'humidifie et devient glaise puis se moule au signer de l'en-k. La trajectoire appelle un sens au moins, celui de l'arraisonnement. L'ouïe trébuche, lecture ou lekture? Il faudrait alors s'envoler sur la lettre, la faire sauter au trampoline de l'essence du son. Je me passe ainsi à la question de la lénifiante parole d'une l-e-c-k-ture syncopée. Décidément, les langues fourchent en diable, au style aural de la rature, lit et rature; je baisse tous les sons, les contiens en réduction et la prononce sur ta langue, à côté de la mienne, en imposition des mains... la le ... c... k.... ture s'écarte en k. On aura compris l'en-je.
15/07/2008
The march of the ape
rolling are the days of amber
rolling, wary the first stone
-you may not read this line
(you may not be watching)
the one and only reason would be
that you june already, rolling-
howling down the f word
rolling, now we dance a rowdy samba
growling, come the summer of sarah
rolling, wary the first stone
-you may not read this line
(you may not be watching)
the one and only reason would be
that you june already, rolling-
howling down the f word
rolling, now we dance a rowdy samba
growling, come the summer of sarah
14/07/2008
Les digues
La solidité va de pair avec la transparence. Tout ce qui est dur dure et se voit échapper à l'attention, cet intérêt avide de fin en approche, pour se fondre dans un fantasme d'immuabilité sans imminence. C'est oublier la permanence du mouvement, la mécanique horlogère des fluides et l'érosion discrète des monuments.
20/06/2008
Distingo
Dans l'engagement, ce qui pèse, c'est le monde en tant que tel. Il y a dans l'engagement, une prise en compte d'une situation donnée. S'engager, c'est, en fait, faire avec. Dans certains cas, peut-être les plus nombreux, c'est faire au mieux avec le pire. Et c'est ici que l'engagement n'est jamais promesse, cette dernière n'étant précisément qu'un refus du présent et de son actualité. Si l'engagement peut ainsi sembler relever d'une certaine téléologie, cette dernière n'est que secondaire dans l'expérience essentiellement présente de l'engagement. La promesse, quant à elle, n'est jamais ici. Entendons qu'elle n'est qu'à venir. La balle qui s'engage dans le canon du pistolet ne s'interroge pas sur son futur.
Figment
I am still trying to figure out what went wrong
On that day you chose to let me out of the bag.
When was it? Four years ago?
I can only remember the kid’s glass you
Were washing above the kitchen sink
And the Alphabet magnets on your fridge——.
You were talking.
I was holding my tongue.
Those plastic words, I still can’t read.
On that day you chose to let me out of the bag.
When was it? Four years ago?
I can only remember the kid’s glass you
Were washing above the kitchen sink
And the Alphabet magnets on your fridge——.
You were talking.
I was holding my tongue.
Those plastic words, I still can’t read.
15/06/2008
Choir
De l'avion au rebord de la fenêtre se fait visible, en chute libre, l'espoir toujours renouvelé (et chuchoté) de celui qui veut croire aveuglément alors que la nature l'a doté de deux yeux. Je regarde les airs de l'hôtesse et je sais qu'elle même ne croit pas en ses paroles lénifiantes. Je regarde par la fenêtre : en effet, personne ne passe par là. Même pas moi——merci Descartes. Je finis même par douter de la solidité du garde-corps sur lequel je m'appuie. A dire vrai, ça penche un peu, non? Ca chante aussi.
14/06/2008
Polite/Pilote
La promesse n'a rien d'un don. C'est une farce grotesque et tragique. On s'y tient donc comme au rebord d'une fenêtre. Heureusement que personne ne passe jamais par là.
De l'idiome de l'hôtesse de l'air
Tenir parole. La chose demande à être prise en main, à bout de bras. Mais, pour la plupart des gens, ne reste que la parole, en l'air, à peine entretenue. En l'air. Nous vous remercions d'avoir choisi notre compagnie.
11/06/2008
Ecriture semi-automatique
Bang, je te mets ko
Sur un pied, je t'enjambe et d'une vrille
Je dessine une figure. C'est la tienne.
Trois angles et un carré, illogique danse à contretemps
Des funérailles délicieuses.
Je t'enfile des cercles aux chevilles
Et badine, à la main, je tapote ta joue.
Elle bleuit, s'attendrit
C'est l'écarlate, j'emballe et te jette 2 pierres.
Une s'enroule pour en faire un escargot
L'autre s'amollit et se fait chevalier.
Que mon souffle acrylique le change en paltoquet,
En sarabande à l' enfant.
Sur un pied, je t'enjambe et d'une vrille
Je dessine une figure. C'est la tienne.
Trois angles et un carré, illogique danse à contretemps
Des funérailles délicieuses.
Je t'enfile des cercles aux chevilles
Et badine, à la main, je tapote ta joue.
Elle bleuit, s'attendrit
C'est l'écarlate, j'emballe et te jette 2 pierres.
Une s'enroule pour en faire un escargot
L'autre s'amollit et se fait chevalier.
Que mon souffle acrylique le change en paltoquet,
En sarabande à l' enfant.
À la page
Sic . A la page, je te coupe à petits mots.
Trop, plus, encore et derechef
Petit kapo, tu t'emboîtes à mes lettres
Fluide, tu t'émulsionnes, et coule l'encre
en filets, fuis,roule en hoquets, m'aspire
Et me recrache en poudre de lambeaux.
Faim! Que ta soif t'etouffe dans la lie de mes regrets
A-B-Cédaire, je t'attrape, malhabile
et te fais caresser de ta langue écorchée
La chair de mon doigt qui frémit et me pose à l'invisible dans l'effacement
Âcre et strident du perroquet sur le pont.
08/06/2008
•
À l'instar du miroir sans tain, comme un silence qui bruisse dans la feuille, je n'ai pas la clef qui retient l'étonnement de moi-même. Indéfiniment je crois.
29/05/2008
The Poetic Moment
This a door, left ajar, opening onto a set of
Calculations that shall be both fulfilled and defeated.
At that point, you begin to stagger——
The question is yours Marie.
Calculations that shall be both fulfilled and defeated.
At that point, you begin to stagger——
The question is yours Marie.
Ponctue à Scion
A l'arrêt , à blanc, je te pointe
D'une virgule à l'envers
Sur la tempe le canon
Te fusille de points en suspension.
Coupure et reprise d'un point qui se pâme d'une exclamation
Qui tire et te garde à l'incise d'une canine qui dépasse d'une bouche?
A la ligne, deux fois passée, saute et surligne le surjet
Puis efface toute trace d'une quelconque incertaine
Et là, ponctuation, la ponctuation.
crânement posée sur la tige, le rond, debout,
Couché, aux arrêts, en wagonnet, en petit
Train, tchou tchou ne me dit rien qu'un
Petit couac qui coulisse à l'oreille.
25/05/2008
Mon âme aux tempes grises
Le temps comme lave.
Le temps lave.
Pierre. Et onde. Fossile et courrant de l'oubli. Cire. Sire. De l'huile de lin sur les tomettes, et puis une rayure...
25 mai, 1793. Prise de Fontenay.
Seuls ceux d'entre nous qui vivent dans un épuiisement constant de leur être, à bout, au bout, avec l'anamnèse comme fatum, savent que mourir est un luxe inaccessible. De la Genèse (6:4) aux Annales de Baronius court la même plainte voilée, à peine audible, de la mort, convoitée, qui hurle à la vie. C'est pas donné à tout le monde... Comme disait le prince de Ligne, dans les pires moments, "Attrape qui peut!"
Le temps lave.
Pierre. Et onde. Fossile et courrant de l'oubli. Cire. Sire. De l'huile de lin sur les tomettes, et puis une rayure...
25 mai, 1793. Prise de Fontenay.
Seuls ceux d'entre nous qui vivent dans un épuiisement constant de leur être, à bout, au bout, avec l'anamnèse comme fatum, savent que mourir est un luxe inaccessible. De la Genèse (6:4) aux Annales de Baronius court la même plainte voilée, à peine audible, de la mort, convoitée, qui hurle à la vie. C'est pas donné à tout le monde... Comme disait le prince de Ligne, dans les pires moments, "Attrape qui peut!"
24/05/2008
No Can Do Dallas
Digger creuse mais jamais ne trouve à étancher sa soif
De liquide — noir amer visse-queue, et lit, s’ ennuie.
Pam est là, toujours ici et pas ailleurs, car Bobby l’a à l’œil.
Mais de ces initiales, le J et le R, deux fois nommées, Junior.
Sous Ellen se penche. À bord, abords, abhorre,
Mais jamais, ô jamais n’oublie que le liquide
Se noie dans l’océan tactile d’Ellie s’ennuie.
« Le degré de l'écriture »
Au moins 45 degrés. Ce qu'il faut pour former un angle qui, au-delà de toute géométrie, permet à l'écriture de dégager cette chaleur et cette torsion de et dans la langue. Oui, là, naît l'écriture comme supplément, le trop-écrit toujours en danger de sublimation thermique.
Un sans dit
Trop prononcé, ce mot à mal penser, s'arrache ;
Brûlot de larmes, ce n'est pas tant ce murmure d'après que
celui d'avant toi — un rebond calciné, en flamme,
Et qui crache trop de virgules dans un rythme
Sans souffle — un sans dit.
À feu, en feu, qui met le point
En air, en eau, dans le trou émouvant des sens aiguisés?
Sinistres torts et factions d'un grain de — ponctué en croix
Et en travers. Lis, mais aussi dé-lit et relit
Et tiens moi à la laisse, en laisse, en l'S, celui du mot "singe".
Grimace moi la mort, et crépite à mon oreille sept étincelles
De maux, crucifie mon œil de tes tenailles, arrache mes mains
Et garde, seule-ment, le rictus incinéré de cette phrase
Qui te plaît insensé.
21/05/2008
De la robe comme fourre-tout
Sur-parole est à l'écriture
ce que la robe est au survêtement.
Les cruciverbistes auront compris
que les mots de Seingalt et Netzach
se croisent dans l'ombre immédiate
d'un oui sans contraire.
Tout est dans le mouvement de l'étoffe.
ce que la robe est au survêtement.
Les cruciverbistes auront compris
que les mots de Seingalt et Netzach
se croisent dans l'ombre immédiate
d'un oui sans contraire.
Tout est dans le mouvement de l'étoffe.
Pétrapoétique
J'aime l'idée qu'un texte, ou un livre, puisse être très écrit. Le paradoxe éphémère veut ainsi qu'il s'agisse généralement d'un monument de concision.
Où l'on comprend que le degré supérieur de l'écriture enjambe superbement la figure sculpturale, pour confiner sans entracte à la dentelle de pierre.
Les siècles me décrypteront.
Où l'on comprend que le degré supérieur de l'écriture enjambe superbement la figure sculpturale, pour confiner sans entracte à la dentelle de pierre.
Les siècles me décrypteront.
16/05/2008
De la salive à la salve: plus une
Il y avait deux. Au départ.
Disons que l'an de plus nous amène à considérer l'un de plus.
On ne présentera pas alors Ninon de l'Enclos—dont le nom dit, à tort, la limite et la borne.
Elle est donc là. Après tout.
Parce que la saison deux doit, en toute rigueur, mener à trois...
Jouons donc le jeu la trinité scripturaire pour que ça puisse suivre son cours.
Disons que l'an de plus nous amène à considérer l'un de plus.
On ne présentera pas alors Ninon de l'Enclos—dont le nom dit, à tort, la limite et la borne.
Elle est donc là. Après tout.
Parce que la saison deux doit, en toute rigueur, mener à trois...
Jouons donc le jeu la trinité scripturaire pour que ça puisse suivre son cours.
La grande horizontale, la langue
À l'horizontale, la langue.
Le fondement, à l'article de la langue
Elle s'abandonne en toi, sur toi et à côté
Bascule allant-vers à l'en-droit
Toujours érectile la-langue
Sur le bord de ce fond, pendue aux aguets
En langue, évanouie mêlée à ton endroit
Liquide ; souillée scellée d'untrait
Saillie, en-va en-vient, s'enroule
Que j'en crève si, tue, meurs, à l'en-bout de ma langue (.)
08/05/2008
National Ignition Facility
Le début dure bien plus qu'on ne le pense, car il est une figure phénoménologique du déroulement. La preuve en est qu'à l'envers, il devient tubed. Retour en rouleau. Le mouvement s'inscrit par conséquent dans une logique sisyphienne, où la phase de rétraction est du ressort d'une contre-entropie vaine, puisque la fin n'est autre que la somme des buts. Un an. Si l'on revient sur ses pas, la régression s'exprime en une provocation enfantine : na. Puis l'article dit la nudité d'un corps textuel rhabillé de ratures précieuses, puisque de douze mois, pluriel régulier, il ne doit en rester que deux. Systole. Haut les masques, donc, et bienvenue dans la saison 2.
07/05/2008
Fin (moins un)
Voilà. Demain, c'était le début. La syntaxe dit tout de la compression temporelle qui, ici, se joue--et se perd. Un an. Le billet alors hésite entre l'avis de naissance et la carte de condoléances.
23/04/2008
Chausse-pied
Sauf votre respect.
Il y a des formules, comme ça, qui annoncent un bottage de cul en règle.
La précaution oratoire se fait imprécation de butor. J'adore.
Et si le pied rencontre quand même une plainte, on enchaîne - double contrainte perverse - en épinglant la susceptibilité du cul botté.
La faute aux illettrés : sauf est ici adjectif, et non préposition.
Comme quoi la fonction importe (intransitif).
Il y a des formules, comme ça, qui annoncent un bottage de cul en règle.
La précaution oratoire se fait imprécation de butor. J'adore.
Et si le pied rencontre quand même une plainte, on enchaîne - double contrainte perverse - en épinglant la susceptibilité du cul botté.
La faute aux illettrés : sauf est ici adjectif, et non préposition.
Comme quoi la fonction importe (intransitif).
19/04/2008
In Imitation of the Second Earl of Rochester
Thou appeared as an angel having forsaken thy divine abode
To tread a soil unworthy of thy looks, haughty and cold.
Whoever was by on that glorious day I first met thee
No doubt saw the impression thou madest upon me.
Shall I confess my soul was at once filled with passion
And that I anon wanted to clasp thee in my longing arms?
Thou canst be both loving and cruel, and, sure of thy charms,
Thou taketh pleasure in using thy wit to increase my frustration.
In truth, to take up Wilmot’s rude phraseology,
Converting to sperm my spirit and my heart
Is the constant chemical pursuit of my humble craft
And the condition, between us, of any possible felicity.
These lines, fair lady, thou shalt read and dismiss
Though they are, from thee, worth many a kiss.
To tread a soil unworthy of thy looks, haughty and cold.
Whoever was by on that glorious day I first met thee
No doubt saw the impression thou madest upon me.
Shall I confess my soul was at once filled with passion
And that I anon wanted to clasp thee in my longing arms?
Thou canst be both loving and cruel, and, sure of thy charms,
Thou taketh pleasure in using thy wit to increase my frustration.
In truth, to take up Wilmot’s rude phraseology,
Converting to sperm my spirit and my heart
Is the constant chemical pursuit of my humble craft
And the condition, between us, of any possible felicity.
These lines, fair lady, thou shalt read and dismiss
Though they are, from thee, worth many a kiss.
15/04/2008
Bouchon de fortune (ça suit son cours, un peu)
Oui.
Vrai.
Ou alors, peut-être (et seulement peut-être) pas.
Le Tampax peut aussi être une métaphore. À prendre comme effet stylistique, c'est-à-dire métonymie d'une certaine philosophie subjective. Mais, certes, je le concède, cela peut sembler loin des possibilités de "communication" de Miss France.
Là. Y.
C'est en effet là, aux environs de la Miss, que ça manque.
Il y aurait beaucoup à dire de la topologie de la perte. Et que l'on ne s'y méprenne pas, je ne parle pas de cette acception que donne Robert : " (1669) Plur. Pertes: écoulement menstruel exagéré. "
Non. L'on pourrait croire que je m'égare.
Encore que. Il faudrait que je puisse, en effet, m'égarer.
Car peut-il y avoir un lieu de la perte? Qu'est ce qu'un lieu qui, au vrai, échapperait au lieu?
Vrai.
Ou alors, peut-être (et seulement peut-être) pas.
Le Tampax peut aussi être une métaphore. À prendre comme effet stylistique, c'est-à-dire métonymie d'une certaine philosophie subjective. Mais, certes, je le concède, cela peut sembler loin des possibilités de "communication" de Miss France.
Là. Y.
C'est en effet là, aux environs de la Miss, que ça manque.
Il y aurait beaucoup à dire de la topologie de la perte. Et que l'on ne s'y méprenne pas, je ne parle pas de cette acception que donne Robert : " (1669) Plur. Pertes: écoulement menstruel exagéré. "
Non. L'on pourrait croire que je m'égare.
Encore que. Il faudrait que je puisse, en effet, m'égarer.
Car peut-il y avoir un lieu de la perte? Qu'est ce qu'un lieu qui, au vrai, échapperait au lieu?
14/04/2008
I do miss France
"Le discours philosophique toujours se perd à un certain moment".
Je crois bien que c'est maintenant.
Là. On y est.
Je crois bien que c'est maintenant.
Là. On y est.
13/04/2008
08/04/2008
Oraculaire
Dans un mois, jour pour jour, Sur Parole, et à côté aura un an. Tout juste.
Mais que dis-je, en disant tout juste? Faut-il y voir un terme?
Mais que dis-je, en disant tout juste? Faut-il y voir un terme?
07/04/2008
Terme miné
Les autres termes, en effet, sont autant de fins possibles. A moins qu'ils ne soient des conditions, forcément impossibles à remplir. Dans tous les cas, on se dédit. Car c'est ainsi, il faut être attentif à ce qui résonne : autre ment. Trust no one.
En d'autres termes
Il n'y, au final, et le plus souvent, dans ce désir de l'autrement dit, qu'une redite, voire un dire contradictoire. La phrase porte/trope devrait peut-être toujours ouvrir sur un silence.
Je n'en aurais pas parlé, si ce n'était pas un dimanche
Avec ce qu'on pleurer pour les hommes.
—— Gérard Manset
Je n'en aurais pas parlé, si ce n'était pas un dimanche
Avec ce qu'on pleurer pour les hommes.
—— Gérard Manset
25/03/2008
D'ailleurs
Aujourd'hui j'ai pris quelqu'un pour un autre.
Entendons-nous. Il n'y a pas eu quiproquo, ou erreur sur la personne.
Non. Ni malentendu, ni mal-vu.
J'ai seulement reconnu en la dite personne (que je crois connaître suffisament mal et bien) tout ce qu'elle avait d'essentiellement autre. D'autre que moi. Et je n'ai donc pas chercher à me mettre à sa place. Ou de la mettre à la mienne. A son grand dam. Car la grande curiosité, c'est que, malgré tout, les autres ne se veulent pas autres. Leur grande ambition est de trouver leur place , d'être juste à leur place. Et que l'on ne se méprenne pas, ni sur eux, ni sur leur place. Rien n'est pourtant si jubilatoire que d'être déplacé, autre part quand bien même ici, et autre que ce l'on désire voir en vous.
PS. A ce propos, j'ai reçu par la poste de ce matin une carte postale de San-Francisco. Délicieuse d'une altérité qui me manque en ce moment.
Entendons-nous. Il n'y a pas eu quiproquo, ou erreur sur la personne.
Non. Ni malentendu, ni mal-vu.
J'ai seulement reconnu en la dite personne (que je crois connaître suffisament mal et bien) tout ce qu'elle avait d'essentiellement autre. D'autre que moi. Et je n'ai donc pas chercher à me mettre à sa place. Ou de la mettre à la mienne. A son grand dam. Car la grande curiosité, c'est que, malgré tout, les autres ne se veulent pas autres. Leur grande ambition est de trouver leur place , d'être juste à leur place. Et que l'on ne se méprenne pas, ni sur eux, ni sur leur place. Rien n'est pourtant si jubilatoire que d'être déplacé, autre part quand bien même ici, et autre que ce l'on désire voir en vous.
PS. A ce propos, j'ai reçu par la poste de ce matin une carte postale de San-Francisco. Délicieuse d'une altérité qui me manque en ce moment.
24/03/2008
Mots scies
Oui, ça entame au plus près. Ca tranche au plus juste.
Je me coupe, alors. Plus visiblement que d'habitude.
Participer.
Appartenir.
Se tenir, enfin, à part.
23/03/2008
Participe absent
On vacation
I am
vacating.
Ajoutons "not" et l'on a une nouvelle en six mots, à la Hemingway, pour sacrifier à la mode américaine, réjouissante de concision, de la six-word autobiography.
I am
vacating.
Ajoutons "not" et l'on a une nouvelle en six mots, à la Hemingway, pour sacrifier à la mode américaine, réjouissante de concision, de la six-word autobiography.
Devoir de vacance
J'aimerais, oui, avoir tant le devoir de me mettre en vacance.
De me reposer un peu. Histoire de voir ce que ça fait.
Et me mettre à vivre télégraphiquement.
Dormir. Stop.
De me reposer un peu. Histoire de voir ce que ça fait.
Et me mettre à vivre télégraphiquement.
Dormir. Stop.
20/03/2008
Devoirs de vacances
Le freudien boit du petit lait mêlé de chocolat Van Houten : on sent que l'étudiante est guapa, comme on dit en Amérique du Sud. Quant à l'engagement, figure systolique du dégagement, la question porte en elle-même les inflexions d'un Wilhelm Reich. Ce qui me rappelle, association libre, la Coit Tower au pied de laquelle je me trouvais encore hier, avec trois heures de retard sur l'Atlantique. Une lance à incendie, peut-être, mais qui allume un feu plus sûrement qu'elle rince la bouche des béotiens - ceux-là mêmes, précisément, dont l'esprit ne saisira jamais toute la poésie d'un pseudo. Si seulement la doxa était toujours vive...
Ma grand-mère disait souvent : "Avec des si, on mettrait Paris en bouteille". Longtemps, j'ai entendu scies. Et je me disais que c'était possible.
Ma grand-mère disait souvent : "Avec des si, on mettrait Paris en bouteille". Longtemps, j'ai entendu scies. Et je me disais que c'était possible.
16/03/2008
De peu
Je songe, là, à ce reproche qu’un enseignant a pu formuler au sujet de la prose de mon étudiante (je sais tout le poids de ce mon)—écriture « pseudo poétique ». Dit-il. Il faudrait lire. Le lire. Pour peu qu'il ait écrit quoi que ce soit qui mérite d'être imprimé. L’on s’apercevrait alors, sans surprise, de la tiède orthodoxie de son propos, tant sur le plan de la forme que du fond. Qui, pour lui, ne peut–être que fonds de commerce. C'est tout un métier. Non, une occupation, tout au plus. Alimentaire, bien sûr. Pseudo. Le raisonnement s’arrête, pour lui, là où il commence. À savoir dans la négation même de l’ontologie première du geste d’écriture. Aussi ne puis-je même pas dire pseudo toi-même. Car il faut être, de toute façon, un peu quelque chose pour faire semblant ou jouer avec les masques. Cet enseignant, qui n’enseigne probablement rien d’autre qu’une doxa mal apprise dans un français somme toute approximatif (car administratif autant qu’administré) n’a vraisemblablement aucune idée de ce qui se trame derrière le choix d’un mot et d’une phrase. Sans parler d'un silence. Il n’est pas seul—Ils sont légions, cela étant dit (ces mêmes diraient d’ailleurs « ceci étant dit »). Ces Trissotins oublient un détail—de taille. Cette écriture qu’ils dénoncent fait. Et c’est dans ce faire (proprement ce poétique) qu’elle est. Leur prose tente de dire mais, au départ, dès le départ, n’est rien du tout.
Là, le mot "gouape" me vient à l'esprit.
Là, le mot "gouape" me vient à l'esprit.
13/03/2008
Siccité
Si. Puis, aussitôt, assez sèchement, un silence.
Tu l'entends ce silence contenu? Je te le laisse entendre: si.
J'ai pris ma respiration, et puis voici. Si.
Dans le même souffle, et sans air, l'assentiment et l'hypothèse, l'affirmation et le doute. Si. Ca dit oui en posant aussi et déjà condition. Un oui conditionnel, un oui qui n'irait pas sans doute. Si. Un doute qui ne serait pas dépourvu d'intensité.
Tu entends? Ce n'est pas d'une note dont je parle. Ce n'est pas une note que je siffle—-celle de Sancte Iohannes dans l'hymne à saint Jean Baptiste.
Ce n'est pas cette note. Non. Si, d'ailleurs, ne note ou connote rien a priori.
Si. C'est ainsi. Juste ainsi, autrement dit sic.
Si je dis te si, je te parle pour dire oui et pour que tu dises oui à une certaine forme de ouï-dire.
Tu m'écoutes?
Tu l'entends ce silence contenu? Je te le laisse entendre: si.
J'ai pris ma respiration, et puis voici. Si.
Dans le même souffle, et sans air, l'assentiment et l'hypothèse, l'affirmation et le doute. Si. Ca dit oui en posant aussi et déjà condition. Un oui conditionnel, un oui qui n'irait pas sans doute. Si. Un doute qui ne serait pas dépourvu d'intensité.
Tu entends? Ce n'est pas d'une note dont je parle. Ce n'est pas une note que je siffle—-celle de Sancte Iohannes dans l'hymne à saint Jean Baptiste.
Ce n'est pas cette note. Non. Si, d'ailleurs, ne note ou connote rien a priori.
Si. C'est ainsi. Juste ainsi, autrement dit sic.
Si je dis te si, je te parle pour dire oui et pour que tu dises oui à une certaine forme de ouï-dire.
Tu m'écoutes?
Parenthèse
C'est peut-être là que toute intention s'écroule, que toute envie se voit contrariée.
Comment d'ailleurs vouloir quoi que ce soit (à commencer par dire) alors que prévaut le lancinement de la souffrance par procuration? Je voudrais —— mais la limite s'inscrit là —— être encore plus φαρμακος que je ne suis.
Comment d'ailleurs vouloir quoi que ce soit (à commencer par dire) alors que prévaut le lancinement de la souffrance par procuration? Je voudrais —— mais la limite s'inscrit là —— être encore plus φαρμακος que je ne suis.
12/03/2008
11/03/2008
05/03/2008
Trombinoscope
En général, on gagne du temps et on perd son temps.
Rien de plus normal. Mais lorsqu'on perd du temps, à qui est-il ?
La même réflexion vaut pour la préhension, bien sûr, ce qui pose, justement, la question de la chronologie.
Rien de plus normal. Mais lorsqu'on perd du temps, à qui est-il ?
La même réflexion vaut pour la préhension, bien sûr, ce qui pose, justement, la question de la chronologie.
Culture et résonances
Le Q est un régal. Graphiquement, déjà, c'est tout un programme. Je passe comme on passe. Mais les sonorités réservent aussi leurs surprises. D'une langue à l'autre, en effet, le Q n'a pas le même écho. En français, il prend l'aspect lunaire qu'on lui connaît, à l'oreille, alors que l'anglais en fait très opportunément une queue. Laquelle, selon la casse et la graphie, jouit d'une vigueur assez variable, d'ailleurs, sans parler de sa longueur - mais là, c'est une autre histoire. On l'aura compris, il fallait bien ça pour marquer le deux-centième billet.
03/03/2008
The Geography of Pain
I suppose I should
Avoid resting my eyes on
What can only renew the ache and
Its refusal to be tended.
But if I turn round, what is to be seen
Offers little respite to one who
Lost his mind, some years ago.
Well, as a matter of fact,
And here is where the Brogue shoe pinches,
I am there—
Avoid resting my eyes on
What can only renew the ache and
Its refusal to be tended.
But if I turn round, what is to be seen
Offers little respite to one who
Lost his mind, some years ago.
Well, as a matter of fact,
And here is where the Brogue shoe pinches,
I am there—
Racoler : « embrasser de nouveau »
Mais que serait une pensée qui refuserait son περιπατητικός? La pensée est parce qu'elle se promène. Elle est en se promenant. Elle n'est qu'en marche (πατειν) et souvent en rond (περι). Elle se déploie selon son désir de proximité, de promiscuité, d'exposition publique (ce que prostituere signifie d'ailleurs avant tout). Oui, plus ou moins séduisante, elle s'offre sur le trottoir assez étroit de l'échange discursif, mais —— et c'est l'essentiel -- elle ne peut véritablement être pensée que si elle évite à tout prix l'ultime souteneur (ou maquereau dogmatique) qui prétendrait la faire sienne. La pensée est peut-être la grande Prostituée de l'Apocalypse de Jean — à savoir cette figure sans figure, ce savoir sans certitude des spéculatifs.
Et se j'ay prins en ma faveur
Ces doulx regars et beaux semblans
De tres decevante saveur ...
Et se j'ay prins en ma faveur
Ces doulx regars et beaux semblans
De tres decevante saveur ...
27/02/2008
What goes up must come down
Mélangeons, et l'on revient à la chair payante.
Le droit de halage : se faire tirer contre de l'argent.
Le chemin de hallage : glisser vers les amours tarifées.
Quant à la pensée, qu'elle soit sur un tréteau ou au bout d'une corde, il me semble qu'elle se prostitue.
Ce n'est pas le nombre d'ailes qui déchoit.
La langue, en effet, est densément innervée.
Le droit de halage : se faire tirer contre de l'argent.
Le chemin de hallage : glisser vers les amours tarifées.
Quant à la pensée, qu'elle soit sur un tréteau ou au bout d'une corde, il me semble qu'elle se prostitue.
Ce n'est pas le nombre d'ailes qui déchoit.
La langue, en effet, est densément innervée.
26/02/2008
25/02/2008
23/02/2008
Rhesus
To F.
The cut is
Visible enough——should you really
Try to see it, of course. But I trust
You shall not even
Notice the poetics it all implies.
You are the hand that slashes
The strings that hold me together. And
(the word is ironical) the best I
Can do is to remain partially whole
The cut is
Visible enough——should you really
Try to see it, of course. But I trust
You shall not even
Notice the poetics it all implies.
You are the hand that slashes
The strings that hold me together. And
(the word is ironical) the best I
Can do is to remain partially whole
On the cross you chose for me—.
Please, don’t touch me.
Please, don’t touch me.
22/02/2008
Inscrire la dérive
Oui. Tout tourne autour du terme.
Le mot et la fin. Le lexique, comme aspiration à la finitude.
La terminologie, ou l'orgueil mal placée.
A côté : la parologie, en titre, c'est ça aussi.
Peut-être.
Car rien n'est moins sur. Ou sûr.
Le mot et la fin. Le lexique, comme aspiration à la finitude.
La terminologie, ou l'orgueil mal placée.
A côté : la parologie, en titre, c'est ça aussi.
Peut-être.
Car rien n'est moins sur. Ou sûr.
20/02/2008
Calificatif
Mettre un terme, en fin de compte, c'est faire un choix lexical aux vertus définitives.
Et qualifier, c'est revêtir une notion toujours filante d'un attribut de plomb.
C'est artificiellement la fixer, d'autorité, pour en faire l'instrument d'un propos qui, dès lors, ne peut être que caduque.
C'est le principe d'incertitude appliqué au Numinosum.
Quelle présomption, tout de même. Jusque dans mes "C'est".
-- This iznogoud, my man.
Et qualifier, c'est revêtir une notion toujours filante d'un attribut de plomb.
C'est artificiellement la fixer, d'autorité, pour en faire l'instrument d'un propos qui, dès lors, ne peut être que caduque.
C'est le principe d'incertitude appliqué au Numinosum.
Quelle présomption, tout de même. Jusque dans mes "C'est".
-- This iznogoud, my man.
18/02/2008
Wait
It is all about a cup of coffee
In the end. You just stand here, looking round,
Slightly subdued,
Not knowing what to think of the wrapped lump of sugar
On the edge of the saucer and the spoon
That comes with it. You wish you
Could take your time,
But your time is already taken,
Elsewhere. And the coffee is tepid by now.
In the end. You just stand here, looking round,
Slightly subdued,
Not knowing what to think of the wrapped lump of sugar
On the edge of the saucer and the spoon
That comes with it. You wish you
Could take your time,
But your time is already taken,
Elsewhere. And the coffee is tepid by now.
12/02/2008
Reprendre langue (2)
Mais comment reprendre ce que l'on n'a jamais ni possédé, ni donné?
Je ressasse l'idiome. La langue, pour tout dire.
Et, dès l'italique, la langue, assoiffée, prend l'eau.
10/02/2008
Langue reprise/ée
Curiosité télépathico-italicisée que celle-ci.
Se sont soudain rapprochés l'epochè et l'écopé.
Se sont soudain rapprochés l'epochè et l'écopé.
Moon Beam
La chose peut laisser perplexe, mais au-delà de la circonvolution syntaxique (qui se lit, au final et volontairement, comme une certaine εποχη phénoménologique), l'on gardera à l'esprit le postulat suivant: le Dasein ou "être-là" (mais la traduction, bien que canonique, est, comme chacun sait, stupide au plus haut point: où est là?) est l'être de l'étant, c'est-à-dire ce qui, précisément, pose question et ce qui se pose comme question, question qui, certes, demeure problématique parce qu'elle dépend de l'appareil conceptuel dont nous disposons pour poser la question.
Oui....je vais reprendre un Talisker
Oui....je vais reprendre un Talisker
Reprendre langue
Voilà précisément ce que l'on fait ici, constamment : reprendre langue.
S'il fallait écrire un précis de sur-parologie, il se limiterait idéalement à ces deux mots.
Etant entendu qu'il convient absolument de reprendre sans avoir jamais pris.
Là est toute la difficulté. Le pas pris doit être repris.
De l'italicisation comme écopage du savoir accumulé.
S'il fallait écrire un précis de sur-parologie, il se limiterait idéalement à ces deux mots.
Etant entendu qu'il convient absolument de reprendre sans avoir jamais pris.
Là est toute la difficulté. Le pas pris doit être repris.
De l'italicisation comme écopage du savoir accumulé.
09/02/2008
Un éclairage matinal sur la téléologie ontologique de la question de soi et de l'autre en soi
"Si l'être est ce qui est demandé et si l'être est l'être de l'étant, il s'ensuit que, dans la question de l'être, l'objet interrogé n'est rien d'autre que l'étant lui-même."
-- Martin Heidegger
Vais me refaire un café.
-- Martin Heidegger
Vais me refaire un café.
Punément
Il y a des mots, c'est étrange, qui n'existent que dans leur négation. Comme les rêves de la plupart des gens. Mais pas en creux, pourtant. L'impensé fait consensus, voilà tout, alors l'abîme se fait bloc, et la chute s'oblitère.
Opinément, la bombe logique où se cachent ces mots morts-nés est une dissuasion qui finit par tuer le sens.
C'est là que je songe au peloton d'exécution. Mathématiquement, le condamné aux yeux bandés meurt toujours de peur, puisque la balle tirée aura toujours à couvrir la moitié de la distance, et n'atteindra donc jamais, jamais sa cible. Le projectile avance irrésistiblement, mais chaque mi-distance parcourue s'ouvre sur une nouvelle mi-distance à parcourir, cela jusqu'à la fin des temps.
La survie est pensable, mais impensée.
Et si le bandeau venait à tomber ?
Opinément, la bombe logique où se cachent ces mots morts-nés est une dissuasion qui finit par tuer le sens.
C'est là que je songe au peloton d'exécution. Mathématiquement, le condamné aux yeux bandés meurt toujours de peur, puisque la balle tirée aura toujours à couvrir la moitié de la distance, et n'atteindra donc jamais, jamais sa cible. Le projectile avance irrésistiblement, mais chaque mi-distance parcourue s'ouvre sur une nouvelle mi-distance à parcourir, cela jusqu'à la fin des temps.
La survie est pensable, mais impensée.
Et si le bandeau venait à tomber ?
08/02/2008
Sept-Deux
Plus de début, pas de fin ("having neither beginning of days, nor end of life"). De l'étant à l'état pur—c'est ce que nous disent les Ecritures sur cette figure en tant qu'elle refuse de s'écrire dans la filiation, la descendance ou dans quelque chronologie ("without father, without mother, without descent"). Il y aurait à dire sur cette absence incontournable, sur cette ontologie qui pose question, qui se pose comme question. Absence d'in-pression, alors. Mais présence et pression de l'absence. L'insoutenable lourdeur de l'inanité. Là (mystère topologique s'il en est) se déploie l'écriture numérique, tel un cheval de Troie, une affection virale de la langue dans la langue, faisant de la langue toujours plus de langue——plus de langues. Babel, oui, mais il n'y a rien à entendre.
07/02/2008
Melchisédek
Elie, oui, celui qui lie et délie terre et ciel, rétablisseur capricieux de la prêtrise. Mais dans le bouillonnement réticulaire, comment ne pas entendre celui qui lit, le délit et la traîtrise. Ce n'est pas le sens qui est saturé, ni quelque direction. C'est simplement que l'expression ne laisse plus d'impression. Le lien ne se fait pas, rien ne pénètre, aucune voix. Reste des échos errants, incohérents, puisqu'il paraît que Dieu est mort. Mais Elie (lamma sabakhtahni ?), selon l'eschatologie, reviendra pour le jugement dernier. A moins qu'il ne soit déjà dans la barre URL, là-haut, où l'espace disponible s'est contracté en un Big Crunch à la Hawking. Dès lors, nous n'avons plus qu'à faire de nos mots, combinaisons binaires, cabale aride, des apôtres qui ne reviendront pas vraiment.
zéro-un
N'existant que par sa masse et dans une sorte de magma ou continuum indifférencié, le texte web a perdu sa trame. En cela il mérite à peine son nom de texte. Ca erre numériquement et en bloc. Charge à nous de repérer, dans le monolithe, quelques mailles s'il en reste, quelques entrelacs pour desserrer l'étreinte. Elie, ici, ne peut entendre aucun souffle.
06/02/2008
) (
Lèrenumériqueestfataleàlespace.CeluicidisparaîtdesURLdesadressesélectroniques.Ilsembleraitquecesièclesoitdéjàceluidesagglomératsindistinctsdelacontractionidentitaire.Lairnumériqueestunechimèreetlabarreespaceportebiensonnom.Onbarrelespaceplutôtquonlabolit.Cestbienbeaudedéconstruiremaisencorefautilêtrearchitecte.Fautedequoionenefaitquedétruire.Restelepointpourlinstant.Maisonnesaitpluslire.
05/02/2008
Feuerbach/Backfire
Avec un peu d'air, ce qui est fiable devient friable.
C'est comme le fer à tiser, qui revient à faire feu.
Drôle d'expression, d'ailleurs. D'avant.
Faire feu, c'est potentiellement défaire une vie.
Faire un feu, et le mettre avant un titre et un nom.
Le nom d'un type dont on dira qu'il sera tombé
sous le feu de l'ennemi. Bizarre, ce feu disparu.
Parce qu'il y a certes explosion, quelque part,
mais point de feu à la pointe des armes d'aujourd'hui.
L'homme a créé un dieu dont il a fait son créateur.
De même il crée un feu, tout aussi invisible, pour en faire son destructeur.
La rime s'impose, comme on étouffe un cri. Comme on étouffe.
Voilà pourquoi cet R du début, il fait du bien. Il permet de respirer.
Faut pas se mentir, on s'use et on n'est pas fidèle, c'est dans notre nature.
A la fiction, toujours, on préfère la friction.
C'est comme le fer à tiser, qui revient à faire feu.
Drôle d'expression, d'ailleurs. D'avant.
Faire feu, c'est potentiellement défaire une vie.
Faire un feu, et le mettre avant un titre et un nom.
Le nom d'un type dont on dira qu'il sera tombé
sous le feu de l'ennemi. Bizarre, ce feu disparu.
Parce qu'il y a certes explosion, quelque part,
mais point de feu à la pointe des armes d'aujourd'hui.
L'homme a créé un dieu dont il a fait son créateur.
De même il crée un feu, tout aussi invisible, pour en faire son destructeur.
La rime s'impose, comme on étouffe un cri. Comme on étouffe.
Voilà pourquoi cet R du début, il fait du bien. Il permet de respirer.
Faut pas se mentir, on s'use et on n'est pas fidèle, c'est dans notre nature.
A la fiction, toujours, on préfère la friction.
04/02/2008
45°
The sound of my voice returns to me,
Unhurriedly,
Outlandish and
Filtered, as it were, by the slippery space my
Mouth has now become. I ought to know better.
I saw this one coming, undisguised,
Sudden, and, as a matter of fact, summoned.
The next
Glass is the one I really want, after all.
This being awkwardly said——
The sight of a level——
Here comes the size and shape of the label——
Still walking.
This is a code
I established a long time ago,
For my own sake,
On that day I finally took me for
Granted.
I’m now at an angle.
Unhurriedly,
Outlandish and
Filtered, as it were, by the slippery space my
Mouth has now become. I ought to know better.
I saw this one coming, undisguised,
Sudden, and, as a matter of fact, summoned.
The next
Glass is the one I really want, after all.
This being awkwardly said——
The sight of a level——
Here comes the size and shape of the label——
Still walking.
This is a code
I established a long time ago,
For my own sake,
On that day I finally took me for
Granted.
I’m now at an angle.
Parole volée
Air Caraïbes, vol du retour.
Il y a un écran individuel au dos de chaque siège passager.
Tous ces écrans au moment du décollage affichent, en anglais, que le commandant de bord a pris la parole pour faire une annonce——ce qui, dans leur phraséologie, s'appelle passenger annoucement.
Alors donc s'affiche ceci—en lettres capitales, et en abrégé:
PA IN PROGRESS.
La tentation est grande de combler un espace et d'y voir l'avancée de la douleur:
PAIN PROGRESS
Il y a un écran individuel au dos de chaque siège passager.
Tous ces écrans au moment du décollage affichent, en anglais, que le commandant de bord a pris la parole pour faire une annonce——ce qui, dans leur phraséologie, s'appelle passenger annoucement.
Alors donc s'affiche ceci—en lettres capitales, et en abrégé:
PA IN PROGRESS.
La tentation est grande de combler un espace et d'y voir l'avancée de la douleur:
PAIN PROGRESS
21/01/2008
14/01/2008
Tantra
She talked me into it, you know,
being there, in her Virginia.
I heard it from her own lips:
Something about sparing lives,
or postponing pleasure,
or the other way 'round
-whatever- she was
on a mission, she said,
like she were making the world go 'round.
Bottomline, I'd somehow bump into her but
she didn't come (because)
she had to save the day.
being there, in her Virginia.
I heard it from her own lips:
Something about sparing lives,
or postponing pleasure,
or the other way 'round
-whatever- she was
on a mission, she said,
like she were making the world go 'round.
Bottomline, I'd somehow bump into her but
she didn't come (because)
she had to save the day.
06/01/2008
Release 101
Ce(lui) qui compte est rarement compté.
Comme le conteur n'est pas conté, extérieur, toujours, à son histoire.
Ou quand il l'est, alors, justement, on ne sait plus (ce) qui compte.
Lui ?
Les choses qui comptent sont des machines à réduire.
Comme le conteur n'est pas conté, extérieur, toujours, à son histoire.
Ou quand il l'est, alors, justement, on ne sait plus (ce) qui compte.
Lui ?
Les choses qui comptent sont des machines à réduire.
Catch 23
À bien y regarder, et pas forcément de plus près au vu de l'odeur, ce qui résonne là, dans le glissement ou l'abrasif de la langue (ne mégotons pas sur la synesthésie), c'est son constant désir de recourir à la métaphore afin de se donner l'impression de dire et d'être, conjointement, simultanément, et donc de dire l'être au plus juste et au plus court. En un raccourci qui ne serait qu'entaille, entail, intaglio. Coupe sombre. Incision obscure. Qu'il s'agisse du fond du coeur ou de celui de la pensée, l'image est là, défaillante, afin de ramener le conceptuel au ceptuel. C'est là l'histoire d'une déchéance que dissimuleraient les oripeaux du pseudo poétique. Car les "choses qui comptent", si tant est qu'elles puissent en effet se compter, peuvent-elles s'attraper au détour d'une image? Lucrèce, pour ce qui est de son fonds de commerce, nous aurait dit que oui. Sokal et Bricmont, eux, sont, pour leur part (sens de la propriété oblige), déjà en embuscade. L'on doit s'en souvenir.
Autopsy Room
Là.
Middle English crappe, chaff, from Old French crappe, from Medieval Latin crappa, perhaps of Germanic origin.
Perhaps.
Voilà, c'est là.
Entre l'endroit et l'envers.
Là où ça glisse un tantinet :
Crappe : s.f. Graisse de la meule du moulin (Littré).
Middle English crappe, chaff, from Old French crappe, from Medieval Latin crappa, perhaps of Germanic origin.
Perhaps.
Voilà, c'est là.
Entre l'endroit et l'envers.
Là où ça glisse un tantinet :
Crappe : s.f. Graisse de la meule du moulin (Littré).
Le fond du coeur
Les abîmes viscéraux ne sont certainement pas l'endroit le plus délicat du monde, encore moins de l'être. Sublimation freudienne oblige, ça doit puer sévère, au fond du coeur. Géographiquement, d'ailleurs, comme au plan du concept, c'est des tripes que l'on parle.
Let's cut the crap.
Le coeur du coeur, voilà d'où on devrait dire les choses qui comptent, mais encore faudrait-il savoir où ça se trouve. L'abyme est nettement plus secret que l'abîme. Et, au fond, c'est tant mieux.
Let's cut the crap.
Le coeur du coeur, voilà d'où on devrait dire les choses qui comptent, mais encore faudrait-il savoir où ça se trouve. L'abyme est nettement plus secret que l'abîme. Et, au fond, c'est tant mieux.
Intravit Iesus in quoddam castellum
For intérieur.
Il faudrait relire Maître Eckhart pour comprendre combien ce for est aussi un "petit château-fort dans l'âme".
Prétendre, en effet, à son effraction relève d'une gageure sans nom qui va au-delà, bien ou mal entendu, du verbe.
Et oui, aller au fond des choses ne signifie pas, de toute façon, aller au coeur des choses.
Et puis, à propos de carotte, cela me rappelle un certain lapin qui lui aussi cherchait à entrer : "Then I'll go round and get in at the window."
Il faudrait relire Maître Eckhart pour comprendre combien ce for est aussi un "petit château-fort dans l'âme".
Prétendre, en effet, à son effraction relève d'une gageure sans nom qui va au-delà, bien ou mal entendu, du verbe.
Et oui, aller au fond des choses ne signifie pas, de toute façon, aller au coeur des choses.
Et puis, à propos de carotte, cela me rappelle un certain lapin qui lui aussi cherchait à entrer : "Then I'll go round and get in at the window."
05/01/2008
Carotte
Certains prétendent dire le fond de leur pensée.
C'est préjuger sans vergogne de sa propre capacité de formulation - d'un indéfini, a fortiori, qui va bien au-delà du ressenti conçu, tout en restant très en-deça de l'idéel fantasmé - et de compréhension, au sens tant strict qu'étymologique, voire large, sans parler de la censure et de la médiation si nécessaires à toute entreprise de cet ordre.
Et d'ailleurs, quand bien même, il n'y aurait pas de quoi se vanter. Cela reviendrait à vomir son for intérieur, à défaut d'un mot plus crasse.
Il faut vraiment être lobotomisé pour se féliciter de l'être.
C'est préjuger sans vergogne de sa propre capacité de formulation - d'un indéfini, a fortiori, qui va bien au-delà du ressenti conçu, tout en restant très en-deça de l'idéel fantasmé - et de compréhension, au sens tant strict qu'étymologique, voire large, sans parler de la censure et de la médiation si nécessaires à toute entreprise de cet ordre.
Et d'ailleurs, quand bien même, il n'y aurait pas de quoi se vanter. Cela reviendrait à vomir son for intérieur, à défaut d'un mot plus crasse.
Il faut vraiment être lobotomisé pour se féliciter de l'être.
22/12/2007
20/12/2007
Poétique (5)
Ou poéthique.
saigner : s'épancher, sans se répandre.
signer : faire, de cette présence, du tact.
saigner : s'épancher, sans se répandre.
signer : faire, de cette présence, du tact.
14/12/2007
Poétique (4)
S(a)igner - Avouer l'écarlate comme malgré soi, quand la goutte se fait lettre et que l'être se met à goutter, dans un bégaiement bien connu, cessant par là de se dégoûter pour s'épuiser dans une confession qui exprime, avant de déprimer, la vérité ainsi surimprimée. Ici, justement, on goûte les fluides contre le temps qui s'écoule, en ouroboros vampirique, déguisement grotesque d'une circulation extra-corporelle qui ne dupe que les guérisseurs. Et si l'on n'y prend garde, on y prend goût. Peau aime qu'on la perce.
Poétique (3)
Saigner : le geste se suspend dans la question — carmin, s'il en est— de sa transitivité.
07/12/2007
Poétique (2)
Transfusion métonymique, suintement herméneutique et piqûre branlante.
L'important échappe à la seringue, car il est dans la blessure de l'aiguille et s'écoule à l'air libre. Sur la peau. Il faut saigner avec méthode, car le praticien est toujours maladroit.
L'important échappe à la seringue, car il est dans la blessure de l'aiguille et s'écoule à l'air libre. Sur la peau. Il faut saigner avec méthode, car le praticien est toujours maladroit.
03/12/2007
De premier choix
Conversation, paradigme, fraternité : la conservation du motif, fratrie de deux doubles demi-moitiés, tournante sans cesse autour d'un syntagme invarié, s'inscrit plus qu'elle ne s'ancre, toujours, dans une mêmeté main( )tenue à grands frais, et pourtant, comble de l'élégance, dissimulée dans une dénégation qui n'a de grossier que la geste qui l'accompagne. Parce que la compagnie, elle le sait bien, c'est très surfait.
02/12/2007
Seeds
There (in the upper left corner of the pillow)
Some kind of dormant feeling
Began to arrange the folds into a familiar— though
Unexpected — pattern.
The pattern — the word says it all —
Stifled the passionate words you both
Wanted and dreaded —
The grinding mill being already at work
In our own private granaries.
Some kind of dormant feeling
Began to arrange the folds into a familiar— though
Unexpected — pattern.
The pattern — the word says it all —
Stifled the passionate words you both
Wanted and dreaded —
The grinding mill being already at work
In our own private granaries.
26/11/2007
Conversation
He tried his best, you see.
— No he didn’t. You’re wrong here.
He nursed his ache — daily —, hoping she would
Thereby keep on feeling it.
At least, they have this to share,
When all is half-said and done.
She has settled down to the pace
Of someone who is simply in a hurry,
And has no time for looking
Back, whilst he is still trying to perform
His own song.
As it happens, they both continue to drift on forwards.
— No he didn’t. You’re wrong here.
He nursed his ache — daily —, hoping she would
Thereby keep on feeling it.
At least, they have this to share,
When all is half-said and done.
She has settled down to the pace
Of someone who is simply in a hurry,
And has no time for looking
Back, whilst he is still trying to perform
His own song.
As it happens, they both continue to drift on forwards.
25/11/2007
שמע ישראל
Mais comment formuler l'un ?
Mais. Le petit mot dit déjà, avant tout, la butée, le point d'achoppement, voire, proprement, le scandale de l'inévitable proposition, au moment où elle se formule, comme une question ou un regret.
Mais, ma langue ne peut qu'être fourchue. Je parle et je dis toujours (y compris et surtout à mon corps défendant) deux choses (au moins) simultanément, car ma parole, telle un coin enfoncé, ne peut que faire éclater l'unicité de l'objet qui m'occupe. Ce dont je parle. Car je parle de. C'est en cet instant d'intransitivité que la séparation à lieu, que le déchirement est consommé. La négation de l'un a pour origine ceci: ma langue n'existe qu'au lieu de son doublement (sachons entendre le locus, celui-ci, au lieu de celui-là) . Le merlin s'abat une fois de plus — sur la syntaxe: au début était deux.
Mais. Le petit mot dit déjà, avant tout, la butée, le point d'achoppement, voire, proprement, le scandale de l'inévitable proposition, au moment où elle se formule, comme une question ou un regret.
Mais, ma langue ne peut qu'être fourchue. Je parle et je dis toujours (y compris et surtout à mon corps défendant) deux choses (au moins) simultanément, car ma parole, telle un coin enfoncé, ne peut que faire éclater l'unicité de l'objet qui m'occupe. Ce dont je parle. Car je parle de. C'est en cet instant d'intransitivité que la séparation à lieu, que le déchirement est consommé. La négation de l'un a pour origine ceci: ma langue n'existe qu'au lieu de son doublement (sachons entendre le locus, celui-ci, au lieu de celui-là) . Le merlin s'abat une fois de plus — sur la syntaxe: au début était deux.
19/11/2007
17/11/2007
X
Ce texte. Un texte. Sorti d'un autre : ex.
Et déjà tant d'autres, à partir de lui. 7 peut-être, Sephirah Netzach oblige.
Mais, en fait, non. Rien n'oblige à rien.
Disons — alors — au moins x textes.
Parce que le chiffre est toujours au fond lié à la crypte, parler de chiffre, sur le chiffre, autour du chiffre, parler chiffres, c'est de facto parler d'un secret. En parler tout en refusant de le divulguer. Lire, c'est alors lire du secret à l'œuvre. J'essaie mes clefs. Disons que l'une d'elles entre dans la serrure, puis, là, pour quelques millimètres de trop ou de moins, ça ne joue plus.
J'aime la serrure de cette porte fermée. J'aime cette résistance qu'impose le pêne à la clef.
"Rien ne dit qu'elle parlera."
Et déjà tant d'autres, à partir de lui. 7 peut-être, Sephirah Netzach oblige.
Mais, en fait, non. Rien n'oblige à rien.
Disons — alors — au moins x textes.
Parce que le chiffre est toujours au fond lié à la crypte, parler de chiffre, sur le chiffre, autour du chiffre, parler chiffres, c'est de facto parler d'un secret. En parler tout en refusant de le divulguer. Lire, c'est alors lire du secret à l'œuvre. J'essaie mes clefs. Disons que l'une d'elles entre dans la serrure, puis, là, pour quelques millimètres de trop ou de moins, ça ne joue plus.
J'aime la serrure de cette porte fermée. J'aime cette résistance qu'impose le pêne à la clef.
"Rien ne dit qu'elle parlera."
Six lances, dix cibles
Dix paraît. Il est au volant d'une Fiat de luxe. Un virage familier, il sait qu'une femme l'attend. Elle lui fera signe. Il est si sensible, Dix. Alors bien sûr, il faudra qu'il descende un rapport, deux. Il s'arrêtera, mais sans se garer, car il connaît bien le coin. Elle ne dira pas « gare-toi », sa passagère, simplement parce qu'elle ne veut pas le tutoyer. Elle montera. Rien ne dit qu'elle parlera.
Ils rouleront en silence pour tromper l'ennui. Même pas de messes basses ni de rires coupables, non, mais un épais brouillage. Quelques sourires comme des lames, dents serrées, lèvres tirées.
Il écoute aux portes, Dix. Aujourd'hui, c'est aux portières. Des coups retentissent parfois. Il en compte six, mais pas encore dix. Entre le souffle de seins que l'on palpe, deux, jamais un cri. Zéro. A peine un murmure pour séparer les aphonies en leur crescendo. Il doit y en avoir cent. Puis Six, car c'est ainsi qu'elle s'appelle (mais il faut prononcer l'X, le son S étant dépassé puisqu'eux sont deux), descend de la voiture des douceurs non dites, car ça n'a pas assez duré.
Elle compte sur lui, Six sur Dix, puis s'en va. Sans un mot.
Ils rouleront en silence pour tromper l'ennui. Même pas de messes basses ni de rires coupables, non, mais un épais brouillage. Quelques sourires comme des lames, dents serrées, lèvres tirées.
Il écoute aux portes, Dix. Aujourd'hui, c'est aux portières. Des coups retentissent parfois. Il en compte six, mais pas encore dix. Entre le souffle de seins que l'on palpe, deux, jamais un cri. Zéro. A peine un murmure pour séparer les aphonies en leur crescendo. Il doit y en avoir cent. Puis Six, car c'est ainsi qu'elle s'appelle (mais il faut prononcer l'X, le son S étant dépassé puisqu'eux sont deux), descend de la voiture des douceurs non dites, car ça n'a pas assez duré.
Elle compte sur lui, Six sur Dix, puis s'en va. Sans un mot.
Allô allô test un deux trois
Ecrire pour écrire, comme on parle pour parler. J'ai un truc à dire, là, mais je me fais violence pour la fermer - "la" étant non pas ma gueule, mais une certaine boîte de Pandore présentement béante.
Dire qu'on ne va pas dire, c'est secréter quelque chose, au sens où l'on produit un secret, forcément muet, et qu'on le nomme comme tel, tentant donc, par un tour de passe-passe (je passe sur la glose) langagier, de faire passer un terme générique pour un nom presque propre, alors qu'il ne s'agit guère que d'une dénomination, la bien nommée - si j'ose dire, mais justement je n'ose pas, et je le dis, en insistant sémiologiquement sur le fait, précisément, que j'ose dire que je n'ose pas révéler ce que je viens de donner à ne pas voir, à savoir cette construction très étrange, et même ontologiquement étrangère, qu'est un secret nommé.
Autrement dit - ou plutôt devrais-je dire au contraire : dit comme cela -, le secret nommé est une boîte bien commode où l'on cache ce que l'on veut, et plus exactement ce que l'on veut ne pas dire, à ne surtout pas confondre avec quelque chose que l'on ne veut pas dire. La place des mots, ici comme partout, est fondamentalement signifiante.
Or, tout laisse à penser qu'il n'y a rien, justement, dans cette boîte, puisque le dissimulateur sait bien que l'étiquette "Secret" va attirer davantage la curiosité que s'il avait choisi de renoncer à tout label ou, mieux encore, d'apposer sur le silence un descriptif mensonger. Mais c'est franchir une barrière morale, un interdit, pour donner effet à un autre interdit. Autant donc faire l'économie de la mise en abyme, puisqu'il suffit, pour jouir de la clandestinité recherchée, de mettre simplement les mots au bon endroit.
En somme, un secret s'échappe d'être pointé du doigt - ou plutôt de la langue, dans sa dimension déictive. La furtivité de toute information suppose par conséquent de détacher le signifiant du signifié, en s'emparant des présupposés elliptiques de la cognition afin d'y créer un court-circuit déductif. J'aime bien les gros mots.
Plus simplement, puisque ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, disons qu'il suffit de donner tort aux conclusions réflexes, en intervertissant par une ruse du discours les liens qui unissent deux mots distincts, l'un pertinent, l'autre moins, aux idées respectives qu'ils véhiculent.
Tout cela veut dire qu'un véritable secret sera qualifié comme tel le jour où le quotient intellectuel moyen de la population aura crû d'une bonne cinquantaine de points, parce qu'alors la véritable clandestinité, dans un environnement saturé de sens, se trouvera dans l'évidence oubliée du premier degré.
On dirait que Pandore cherche une clef.
Dire qu'on ne va pas dire, c'est secréter quelque chose, au sens où l'on produit un secret, forcément muet, et qu'on le nomme comme tel, tentant donc, par un tour de passe-passe (je passe sur la glose) langagier, de faire passer un terme générique pour un nom presque propre, alors qu'il ne s'agit guère que d'une dénomination, la bien nommée - si j'ose dire, mais justement je n'ose pas, et je le dis, en insistant sémiologiquement sur le fait, précisément, que j'ose dire que je n'ose pas révéler ce que je viens de donner à ne pas voir, à savoir cette construction très étrange, et même ontologiquement étrangère, qu'est un secret nommé.
Autrement dit - ou plutôt devrais-je dire au contraire : dit comme cela -, le secret nommé est une boîte bien commode où l'on cache ce que l'on veut, et plus exactement ce que l'on veut ne pas dire, à ne surtout pas confondre avec quelque chose que l'on ne veut pas dire. La place des mots, ici comme partout, est fondamentalement signifiante.
Or, tout laisse à penser qu'il n'y a rien, justement, dans cette boîte, puisque le dissimulateur sait bien que l'étiquette "Secret" va attirer davantage la curiosité que s'il avait choisi de renoncer à tout label ou, mieux encore, d'apposer sur le silence un descriptif mensonger. Mais c'est franchir une barrière morale, un interdit, pour donner effet à un autre interdit. Autant donc faire l'économie de la mise en abyme, puisqu'il suffit, pour jouir de la clandestinité recherchée, de mettre simplement les mots au bon endroit.
En somme, un secret s'échappe d'être pointé du doigt - ou plutôt de la langue, dans sa dimension déictive. La furtivité de toute information suppose par conséquent de détacher le signifiant du signifié, en s'emparant des présupposés elliptiques de la cognition afin d'y créer un court-circuit déductif. J'aime bien les gros mots.
Plus simplement, puisque ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, disons qu'il suffit de donner tort aux conclusions réflexes, en intervertissant par une ruse du discours les liens qui unissent deux mots distincts, l'un pertinent, l'autre moins, aux idées respectives qu'ils véhiculent.
Tout cela veut dire qu'un véritable secret sera qualifié comme tel le jour où le quotient intellectuel moyen de la population aura crû d'une bonne cinquantaine de points, parce qu'alors la véritable clandestinité, dans un environnement saturé de sens, se trouvera dans l'évidence oubliée du premier degré.
On dirait que Pandore cherche une clef.
16/11/2007
Îliens et e-liens
Réchauffement thématique oblige, il est des îles numériques qui disparaissent, brisant des liens qui, par conséquent, ne font soudain plus sens. C'est ici le cas d'un post ancien, En piétons, qui ne renvoie plus à rien, et donc aussi de la réponse apportée par mon cher interlocuteur, Comment ne pas parler - encore que, réagissant à un raisonnement tu, son propos gagnerait ainsi presque en résonance.
N'empêche, je vais quand même écoper, histoire de mettre du silence sur les mots, plutôt que l'inverse. Parce que c'est nettement plus intéressant. D'où le (fameux) billet ci-dessus, Allô allô test un deux trois.
L'insularité, de cette façon, s'inscrit à nouveau dans le temps, au mépris bienvenu de l'instantanéité des trois doubles V (lessivés), rappelant qu'elle est un anagramme de la singularité, sauf qu'il n'y a point G. Les mots, pourtant, n'y restent justement pas au bord des lèvres. Ou alors si.
N'empêche, je vais quand même écoper, histoire de mettre du silence sur les mots, plutôt que l'inverse. Parce que c'est nettement plus intéressant. D'où le (fameux) billet ci-dessus, Allô allô test un deux trois.
L'insularité, de cette façon, s'inscrit à nouveau dans le temps, au mépris bienvenu de l'instantanéité des trois doubles V (lessivés), rappelant qu'elle est un anagramme de la singularité, sauf qu'il n'y a point G. Les mots, pourtant, n'y restent justement pas au bord des lèvres. Ou alors si.
15/11/2007
Graphic
Erasing your absence will take me longer
Than you think — twenty years or so,
Well, in fact, nearly as long as it took for the dream
Of your presence to build itself.
As for you, you took apart the baroque frame
Of the picture I was in,
And then you threw the picture away.
And that was it.
Than you think — twenty years or so,
Well, in fact, nearly as long as it took for the dream
Of your presence to build itself.
As for you, you took apart the baroque frame
Of the picture I was in,
And then you threw the picture away.
And that was it.
13/11/2007
Act VI
« And we were silent again, until she spoke. »
—— Charles Dickens, Great Expectations.
He saw her the other day, from a distance,
Talking too much, smiling so hard,
Wearing a new greyish woollen coat.
(Yes, he noticed)
He also saw her fingers miss the door-handle of her car.
He smiled.
It’s not for him to say (of course), but
Her exultation (thus staged)
Contains an element of
Remorse that holds her back on the verge of plain truth —
The one she spoke before, as when
She told him about the white flight
Of stairs that troubled her dreams — which made him shudder
And which still makes her cry,
At the end of the week,
Behind the white curtain of her shower.
—— Charles Dickens, Great Expectations.
He saw her the other day, from a distance,
Talking too much, smiling so hard,
Wearing a new greyish woollen coat.
(Yes, he noticed)
He also saw her fingers miss the door-handle of her car.
He smiled.
It’s not for him to say (of course), but
Her exultation (thus staged)
Contains an element of
Remorse that holds her back on the verge of plain truth —
The one she spoke before, as when
She told him about the white flight
Of stairs that troubled her dreams — which made him shudder
And which still makes her cry,
At the end of the week,
Behind the white curtain of her shower.
12/11/2007
^
Le mot est tien(s). D'où le retrait, double rature confinant à l'effacement.
J'observe qu'on ne peut mettre un accent entre parenthèses. Force (´) ment.
Ou plutôt que si on y parvient, le mot se divise alors et dit tout autre chose.
C'est toujours ainsi quand on accentue un silence.
J'observe qu'on ne peut mettre un accent entre parenthèses. Force (´) ment.
Ou plutôt que si on y parvient, le mot se divise alors et dit tout autre chose.
C'est toujours ainsi quand on accentue un silence.
D'un effacement l'autre
[..........]
Tiens... Il y avait la parole. Il y avait là parole —— l'accent, présent ou/et absent, jouant à cache-cache, en quelque sorte, avec ce qu'il y aurait (encore) à dire. De l'article à l'adverbe, de ceci à ici, se dessine (mais si peu) le chemin de la parole, celui qui mène nulle part ailleurs que vers lui-même. Propriation plus qu'appropriation. En somme, Ereignis.
Ou comment donner à voir la parole en son retrait.
Replions, là.
[..........]
08/11/2007
Loose Change
This is my hand pushing the gate
Open and closed.
The long row of rose-bushes, and then
My Father, standing on the lawn,
Already in the background.
The loose change in my pocket
(Back from the baker's on a Sunday morning)
Does not say much
Except the price of
What money can't buy.
Open and closed.
The long row of rose-bushes, and then
My Father, standing on the lawn,
Already in the background.
The loose change in my pocket
(Back from the baker's on a Sunday morning)
Does not say much
Except the price of
What money can't buy.
Saillir, s'agir
De la saillie. Où plutôt à partir d'elle. À partir, car il convient de s'en éloigner un peu, ces mots ne disant rien du plaisir, et moins encore du plaisir des mots. Ces mots qui, sur la page, rencontrent la lecture pour provoquer alors les mots du discours critique. Il s'agit là, oui, après un certain va et vient, du plaisir. D. H. Lawrence, déjà, ne s'y trompait pas: "Every natural crisis in emotion or passion or understanding comes from this pulsing, frictional to-and-fro, which works up to culmination" ("Foreword to Women in Love").
06/11/2007
Ce corps pâle et sanglant auprès duquel fume encore la foudre qui l'a frappé
Peut-être. C'est en effet un bord. Un limen qui s'ouvre (ou ne s'ouvre pas), au détour d'un tiret, sur le possible. Sur tous les possibles et leurs contraires. Qui sait ce qui se joue en secret, là et en ce moment où le temps "s'infinitive" (là, oui, ça fait saillie aussi). Le parapluie a disparu. Oui. c'est un fait. Ca se présente du moins comme tel. La foudre, elle, reste. Au-dessus. Electrique. Toute tentative, pour la dire, vraiment, avec quelque certitude implique alors d'en faire l'expérience —— et, de là, toute impossibilité de dire quoi que ce soit, après.
PS. Faire saillie. Déjà, si tôt après l'accouplement, ça fait des petits.
PS. Faire saillie. Déjà, si tôt après l'accouplement, ça fait des petits.
Le temps est incertain
"Peut-être" est toujours au présent.
Demi-absence phénoménologique qui souligne ce qui n'est pas, apparemment pas.
Pouvait-être, pourra-être, monstres logiques.
L'incertitude ne se transforme pas, elle disparaît.
Elle se perd. Tout comme la possibilité.
Le voilà donc, le parapluie perdu, alors pourtant que le temps est incertain.
Alors pourtant que le vrai menace.
Demi-absence phénoménologique qui souligne ce qui n'est pas, apparemment pas.
Pouvait-être, pourra-être, monstres logiques.
L'incertitude ne se transforme pas, elle disparaît.
Elle se perd. Tout comme la possibilité.
Le voilà donc, le parapluie perdu, alors pourtant que le temps est incertain.
Alors pourtant que le vrai menace.
02/11/2007
Son/Mon (tu ne crois pas si bien dire)
« "J'ai oublié mon parapluie."
Parmi les fragments inédits de Nietzsche, on a trouvé ces mots, tout seuls, entre guillemets.
Peut-être une citation.
Peut-être a-t-elle été prélevée quelque part.
Peut-être a-t-elle été entendue ici ou là.
Peut-être était-ce le propos d'une phrase à écrire ici ou là.
Nous n'avons aucun moyen infaillible de savoir où le prélèvement a eu lieu, sur quoi la greffe peut prendre. Nous ne serons jamais assurés de savoir ce que Nietzsche a voulu faire ou dire en notant ces mots.
[...]
Lisible comme un écrit, cet inédit peut toujours rester secret, non qu'il détienne un secret mais parce qu'il peut toujours en manquer et simuler une vérité cachée dans ses plis.
[...]
De quoi s'exposer aux éclairs ou à la foudre d'un immense éclat de rire. Sans paratonnerre et sans toit.
« Wir Unverständlichen... denn wir wohnen den Blitzen immer näher » : Nous autres incompréhensibles car nous habitons toujours plus près de la foudre ! »
Jacques Derrida, Eperons - Les styles de Nietzsche
Parmi les fragments inédits de Nietzsche, on a trouvé ces mots, tout seuls, entre guillemets.
Peut-être une citation.
Peut-être a-t-elle été prélevée quelque part.
Peut-être a-t-elle été entendue ici ou là.
Peut-être était-ce le propos d'une phrase à écrire ici ou là.
Nous n'avons aucun moyen infaillible de savoir où le prélèvement a eu lieu, sur quoi la greffe peut prendre. Nous ne serons jamais assurés de savoir ce que Nietzsche a voulu faire ou dire en notant ces mots.
[...]
Lisible comme un écrit, cet inédit peut toujours rester secret, non qu'il détienne un secret mais parce qu'il peut toujours en manquer et simuler une vérité cachée dans ses plis.
[...]
De quoi s'exposer aux éclairs ou à la foudre d'un immense éclat de rire. Sans paratonnerre et sans toit.
« Wir Unverständlichen... denn wir wohnen den Blitzen immer näher » : Nous autres incompréhensibles car nous habitons toujours plus près de la foudre ! »
Jacques Derrida, Eperons - Les styles de Nietzsche
01/11/2007
Sous le bandeau
Il y a quelque chose qui fait saillie.
"... sortir sans son parapluie".
Au prononcé comme au plan syntaxique, ça clignote, discrètement, comme un néon qui va rendre l'âme.
Je me demande bien à qui, d'ailleurs.
"... sortir sans son parapluie".
Au prononcé comme au plan syntaxique, ça clignote, discrètement, comme un néon qui va rendre l'âme.
Je me demande bien à qui, d'ailleurs.
31/10/2007
Centurie à rebours
Je m'éveille ce matin avec un quatrain en tête—— qui a eu l'audace de se fabriquer sans moi:
Lors des gens depuis la haute époque
Ont cru donné dans le chevaleresque
Mais, de leurs joues en cloques,
N'ont jamais fait autre que du burlesque.
Lors des gens depuis la haute époque
Ont cru donné dans le chevaleresque
Mais, de leurs joues en cloques,
N'ont jamais fait autre que du burlesque.
29/10/2007
Le bandeau de Thémis
J'ai appris ce soir une chose. Il y a toujours, en ce monde de lâcheté, une prime au non engagement. Seuls ceux qui finassent, esquivent et se perdent en compromis sont ceux qui, aux yeux de nos médiocres décideurs, représentent le consensus. Le cynisme commande de ne jamais s'exposer. J'ai, pour mon humble part, quelque chose au fond de moi qui s'y refuse. Cela m'a coûté, me coûte, et me coûtera. Plus je vieillis et plus je méprise Voltaire —— ah combien Madame de Choiseul avait vu juste! Il y aura toujours des gens qui sauront d'où vient le vent. La vraie noblesse consiste précisément à courir le risque de sortir sans craindre les nuages. Et donc sans son parapluie. Mais cela est d'un autre âge. Et je suis, au final, bien sot.
27/10/2007
25/10/2007
Silk cut
Probablement à soi. Oui. Mais de manière tellement effilochée, décousue, et si ravaudée. L'on est jamais vraiment pleinement, d'une seule pièce, à l'endroit du crime. C'est soi, et déjà, ici (ibi), un autre (alius) que soi que donne à voir la plume coupante et alibile (celle qui, justement, ainsi alimente le texte). (J)'écris.
23/10/2007
21/10/2007
20/10/2007
Magic, Bruce Says
His voice, husky and soft (now, right now),
Brings you back to those summer evenings (June, it was),
When, as a child, you would
Reluctantly go to bed ("there's school tomorrow"--your mum's voice now)
And try to sleep
Though the sun was still visibly up behind the white shutters.
And you could hear your parents' voices in the garden.
And you could smell the lilacs and the freshly-mown grass.
And you'd think things would last. All of them.
And you'd close your eyes, trying to forget
Those inkblots on your fingers.
Your world keeps turning round and round
But everything is upside down
Your own worst enemy has come to town
Brings you back to those summer evenings (June, it was),
When, as a child, you would
Reluctantly go to bed ("there's school tomorrow"--your mum's voice now)
And try to sleep
Though the sun was still visibly up behind the white shutters.
And you could hear your parents' voices in the garden.
And you could smell the lilacs and the freshly-mown grass.
And you'd think things would last. All of them.
And you'd close your eyes, trying to forget
Those inkblots on your fingers.
Your world keeps turning round and round
But everything is upside down
Your own worst enemy has come to town
19/10/2007
Inspiration et fatigue musculaire
Il faut écrire. Ouvrir des portes. Rendre les mots bons.
L'existence est dans le verbe, carburant pulmonaire,
et l'inspiration à couvert, dans la vie dont on se gave.
Il n'est plus temps de parler lorsque l'on expire.
Tout est dit dans un souffle. Tempus fugit, etc.
L'existence est dans le verbe, carburant pulmonaire,
et l'inspiration à couvert, dans la vie dont on se gave.
Il n'est plus temps de parler lorsque l'on expire.
Tout est dit dans un souffle. Tempus fugit, etc.
18/10/2007
IMF protocol
Juste à point. Entre deux lignes/livres/lèvres/lives.
Mission acceptée.
Surface si lisse, mais dessous si abrasif.
Je lis, mais ne peux lisser. Enfin. Ad infinitum.
Sheep-dipping
As we say "Target rubbed out", but still walking.
_________
Transmission non interrompue.
Mission acceptée.
Surface si lisse, mais dessous si abrasif.
Je lis, mais ne peux lisser. Enfin. Ad infinitum.
Sheep-dipping
As we say "Target rubbed out", but still walking.
_________
Transmission non interrompue.
17/10/2007
Silice, cilice
L'intertextualité, chemin de traverse des contextataires,
s'est trouvée le matériau de synapses numériques : le buzz.
Fugace par nature, le fil en question doit être saisi dans l'urgence,
et rompu derechef, comme de bien entendu. Le compte à rebours
est lancé - ce message s'autodétruit déjà.
s'est trouvée le matériau de synapses numériques : le buzz.
Fugace par nature, le fil en question doit être saisi dans l'urgence,
et rompu derechef, comme de bien entendu. Le compte à rebours
est lancé - ce message s'autodétruit déjà.
14/10/2007
12/10/2007
Papier de verre
Les mots peuvent être creux, il n'en reste pas moins, en effet, qu'ils ne peuvent, à se fréquenter, s'entre-effacer. La où ça passe, ça raille et raye toujours un peu.
Considering the Distance
The light has now changed.
Where I stand (this is not the word
I want) is of no importance,
Since what matters
Is to be found out there.
Behind the glass pane, your
Figure goes back into gloom,
As I try to repress
That one wave of my hand.
Where I stand (this is not the word
I want) is of no importance,
Since what matters
Is to be found out there.
Behind the glass pane, your
Figure goes back into gloom,
As I try to repress
That one wave of my hand.
11/10/2007
La tentation hygiéniste
De l'effacement comme négation de la rature,
car il est des phrases avec lesquelles on barre
mais je ne connais pas de mots-gommes.
Yves Klein peut bien rêver de propriété sans aspérité,
à tout prendre, moi, je choisis Basquiat. On ne se refait pas.
car il est des phrases avec lesquelles on barre
mais je ne connais pas de mots-gommes.
Yves Klein peut bien rêver de propriété sans aspérité,
à tout prendre, moi, je choisis Basquiat. On ne se refait pas.
10/10/2007
08/10/2007
Spectacles
La fenêtre comme écran entre l'oeil et le vent.
Windscreen, glasses. Surtout, elle est l'accès des cambrioleurs.
Entre les mots, entre les langues se faufilent les voleurs de sens.
J'aime l'idée de la porte dérobée. Est-ce toujours une porte cachée, confisquée au regard,
ou bien peut-il aussi s'agir d'une issue volée qui, à la faveur d'un paradoxe colossal, ouvre la voie à toutes les fuites ?
La fenêtre, hors la loi, est une porte dérobée.
Voilà qui est troublant.
Windscreen, glasses. Surtout, elle est l'accès des cambrioleurs.
Entre les mots, entre les langues se faufilent les voleurs de sens.
J'aime l'idée de la porte dérobée. Est-ce toujours une porte cachée, confisquée au regard,
ou bien peut-il aussi s'agir d'une issue volée qui, à la faveur d'un paradoxe colossal, ouvre la voie à toutes les fuites ?
La fenêtre, hors la loi, est une porte dérobée.
Voilà qui est troublant.
03/10/2007
Ce qu'on ne sait plus
Oui, on se fait à tout. Et c'est la vérité; la vérité, c'est ce que l'on fait. Précisément. Augustin nous le rappelle: "veritatem facere". Et tout se fait à nous. Mais qui lequel est le plus souple d'entre les deux? Qui modélise l'autre jusqu'à le corrompre parfaitement?
26/09/2007
Aux nues
J'ai vu dix bus aux vitres masquées de tentures noires, lundi, qui filaient comme un seul dans la nuit, sur la quarante-deuxième rue. Il y avait écrit "Special Event" à la place du numéro de la ligne. Je crois qu'Ahmadinejad avait une course à faire (sic).
J'ai passé un peu de temps, hier, avec les maîtres du monde. Surprise, il y en a un qui surpasse tous les autres en termes de charisme, c'est très étrange, vu de près : George Bush. J'en reparlerai ailleurs. Ou l'écran, une fois encore, comme facteur d'écart entre l'opinion mondiale et la prise de décision.
Ce soir, je trinque avec Kouchner. On se fait à tout, et c'est bien dommage.
Lundi, hier, ce soir : le mot-ment reste à définir. Il se passe des choses, oui. Mais qui est-il ?
J'ai passé un peu de temps, hier, avec les maîtres du monde. Surprise, il y en a un qui surpasse tous les autres en termes de charisme, c'est très étrange, vu de près : George Bush. J'en reparlerai ailleurs. Ou l'écran, une fois encore, comme facteur d'écart entre l'opinion mondiale et la prise de décision.
Ce soir, je trinque avec Kouchner. On se fait à tout, et c'est bien dommage.
Lundi, hier, ce soir : le mot-ment reste à définir. Il se passe des choses, oui. Mais qui est-il ?
21/09/2007
On unhealthy transitions
Peut-être parce que l'abolition des distances a fait de l'actualité, devenue singulier, une promesse paradoxalement intenable. D'où, aussi, la réclame devenue publicité, autrement dit projection plutôt que description, pour instaurer justement une nouvelle distance, singulière, l'interprétation rimant avec le monstre nommé déresponsabilisation. Ce qui m'amène à louer le Président Sarkozy pour la dignité qu'il rend aux mots, en les déshabillant de leurs atours incantatoires afin d'en faire des engagements bruts. De la verticalité du progrès.
Sick transit
C'est peut-être dans ces instants là qu'il faut regretter les appellations "Informations" ou "Journaux TV". Curieux, somme toute, que le terme "actualités", pourtant si topique et si juste, ne soit plus utilisé de façon courante. Il a disparu, j'imagine, à peu près en même temps que la "réclame".
20/09/2007
Du pluriel au féminin
L'événement est effectivement devenu l'avènement, à la faveur d'une parole performative qui se détache du réel pour le rendre dicible, et donc relatif. N'est-ce pas là, précisément, la vocation fondamentale des médias, anti-apostalique et autarciquement iconophage ?
15/09/2007
11/09/2007
Tiret !
11-Septembre. Tiret-majuscule. On amalgame. On lie.
On analphabêtise.
Sur toutes les chaînes ou presque, une longue litanie de noms.
Les ânoneurs se relaient pour rendre les honneurs. Pris, prix, prie.
Aux ânes, citoyens !
Fortereusement, il me reste un peu de douceur caraïbe sur la peau.
On analphabêtise.
Sur toutes les chaînes ou presque, une longue litanie de noms.
Les ânoneurs se relaient pour rendre les honneurs. Pris, prix, prie.
Aux ânes, citoyens !
Fortereusement, il me reste un peu de douceur caraïbe sur la peau.
Septembre
Neuvième mois moderne, gestatif en diable.
Quelque chose renaît, chaque fois.
Un geste. Et d'autres.
Et finalement, maternité oblige, le féminin l'emporte.
C'est une geste, septembre.
La geste des esclaves, qui renâclent,
et Sisyphe qui n'a toujours pas le moindre humour.
Je regarde septembre, et les bras m'en tombent.
Un gesticule indigestif, plus moyen de lever le petit doigt.
Septembre est noir ou blanc, dit-on. Moi je le préfère fauve.
Quelque chose renaît, chaque fois.
Un geste. Et d'autres.
Et finalement, maternité oblige, le féminin l'emporte.
C'est une geste, septembre.
La geste des esclaves, qui renâclent,
et Sisyphe qui n'a toujours pas le moindre humour.
Je regarde septembre, et les bras m'en tombent.
Un gesticule indigestif, plus moyen de lever le petit doigt.
Septembre est noir ou blanc, dit-on. Moi je le préfère fauve.
28/08/2007
Poor Balboa
Obviously the door has not moved,
otherwise the frame would not have been
so mesmerizing.
The purpose of all things is to be.
Their freedom lies in their moving.
Hence freedom being so appealing.
otherwise the frame would not have been
so mesmerizing.
The purpose of all things is to be.
Their freedom lies in their moving.
Hence freedom being so appealing.
24/08/2007
Revisiting Adrienne Rich
The doorframe catches my eye,
my attention being drawn, more particularly, to
the corners, up there,
white and self-confident in spite
of their irrelevance.
If, as they say,
to be anything (or anybody) is
to be bounded, hemmed in, defined,
and separated by a circumambient frame of vacuity,
these corners half-claim
they are.
Somehow.
Well, at least, this is their purpose.
You realize I clean forgot to mention
what has happened to the door.
my attention being drawn, more particularly, to
the corners, up there,
white and self-confident in spite
of their irrelevance.
If, as they say,
to be anything (or anybody) is
to be bounded, hemmed in, defined,
and separated by a circumambient frame of vacuity,
these corners half-claim
they are.
Somehow.
Well, at least, this is their purpose.
You realize I clean forgot to mention
what has happened to the door.
12/08/2007
Regardable
Une partie (et seulement la partie plus ou moins visible) de la réponse à la question se trouve peut-être dans le regard de la poupée de cet épisode des X-Files écrit par Stephen King et intitulé "Chinga".
08/08/2007
26/07/2007
Nerf optique
Toujours l'horreur.
Les yeux fermés, maintenant. Eyes wide shut, dirait l'autre. Que se passe-t-il alors? Et où?
Les yeux, tendus dans leur fermeture. Les miens. Les nôtres.
Est-ce que ça, ça peut se mettre en scène? Le regard de l'autre peut-il me toucher dans la nuit de mes yeux? Oui, c'était, à bien des égards, la question que Jacques Derrida posait, il y a maintenant longtemps, à Jean-luc Nancy
Les yeux fermés, maintenant. Eyes wide shut, dirait l'autre. Que se passe-t-il alors? Et où?
Les yeux, tendus dans leur fermeture. Les miens. Les nôtres.
Est-ce que ça, ça peut se mettre en scène? Le regard de l'autre peut-il me toucher dans la nuit de mes yeux? Oui, c'était, à bien des égards, la question que Jacques Derrida posait, il y a maintenant longtemps, à Jean-luc Nancy
25/07/2007
Laisser le thé (refroidir)
Prétension, ressort de la prétention.
Abécédaire diachronique de la vanité dans l'effort.
Le faux-lapsus (collapsus) est magnifique.
L'ironie n'a pas lieu (d'être).
Abécédaire diachronique de la vanité dans l'effort.
Le faux-lapsus (collapsus) est magnifique.
L'ironie n'a pas lieu (d'être).
21/07/2007
La tranche de l'œil
Puisque l'horreur ne se partage pas.
Cet oeil sectionné est un coup porté. Mais sur quel regard? La scène nous fait fermer les yeux alors que cet autre œil reste, lui, si complaisamment ouvert. Ouvert, d'ailleurs, presque deux fois, tant il se reflète, l'espace d'un instant, dans la lame de rasoir. C'est là, sur le fil de cette lame, que, meurtri, notre regard s'arrête. Et c'est en nous qu'un autre film commence. L'horreur n'est pas et ne peut dans la représentation. Probablement, parce qu'il échappe au limité, au pré-déterminé, au pré-visible, voire au limité. L'horreur, c'est toujours, en réalité, quelque sorte qui relève du pire à l'œuvre et qui ne peut que se présenter. La représentation cinématographique de l'horreur confesse son échec dans la fermeture de nos yeux. La cécité que nous nous imposons alors nous fait dépasser le simple niveau de conceptualisation esthétique pour nous donner à voir, en un geste qui dépasse celui du raisonnement et du rationnel, l'idée même de l'horreur en nous, infinie, sans limite. Il n'y a donc pas, à proprement parler de film d'horreur. Il ne peut, à la rigueur, y avoir qu'une pré-tension à dire l'horreur.
Cet oeil sectionné est un coup porté. Mais sur quel regard? La scène nous fait fermer les yeux alors que cet autre œil reste, lui, si complaisamment ouvert. Ouvert, d'ailleurs, presque deux fois, tant il se reflète, l'espace d'un instant, dans la lame de rasoir. C'est là, sur le fil de cette lame, que, meurtri, notre regard s'arrête. Et c'est en nous qu'un autre film commence. L'horreur n'est pas et ne peut dans la représentation. Probablement, parce qu'il échappe au limité, au pré-déterminé, au pré-visible, voire au limité. L'horreur, c'est toujours, en réalité, quelque sorte qui relève du pire à l'œuvre et qui ne peut que se présenter. La représentation cinématographique de l'horreur confesse son échec dans la fermeture de nos yeux. La cécité que nous nous imposons alors nous fait dépasser le simple niveau de conceptualisation esthétique pour nous donner à voir, en un geste qui dépasse celui du raisonnement et du rationnel, l'idée même de l'horreur en nous, infinie, sans limite. Il n'y a donc pas, à proprement parler de film d'horreur. Il ne peut, à la rigueur, y avoir qu'une pré-tension à dire l'horreur.
De l'oeil tranché
Il faut voir Le chien andalou, de Luis Buñuel.
Pour ouvrir les yeux, vraiment, jusqu'à la cécité.
Où la lecture prend fin.
Pour ouvrir les yeux, vraiment, jusqu'à la cécité.
Où la lecture prend fin.
De l'horreur: invitation
Une question me taraude, en ce moment.
C'est une question d'horreur. Et c'est du cinéma.
La question de l’horreur cinématographique a déjà été plus qu’entrevue. C’est ce que l’on peut penser. Des regards se sont posées sur elle, et ont cru la voir comme telle. Est-il d’ailleurs pensable de ne pas la voir, alors même qu’elle semble crever l’écran de toute sa force et se définir comme un véritable index verum sui. Elle paraît défier tout commentaire en s’avançant elle-même, en se montrant elle-même en un geste qui semble relever, à la fois, d’une certaine performativité discursive et d’une indiscutable autorité herméneutique. Nous sommes là, dans notre fauteuil, et plus ou moins assis confortablement, nous regardons. Nous la regardons, nous dit-on, à l’œuvre, dans ce que nous sommes censés interpréter comme son essentielle évidence. L’on nous dit que nous la voyons en tant qu’elle se donne à voir comme telle, et qu’elle ne peut que nous laisser sans voix. Esquissons un battement de cil, juste qu’il faut pour rafraîchir l’œil. Et peut-être aussi pour mieux écouter la voix qui me parle d’horreur. On ne présente plus l’horreur, nous dit cette voix qui cherche à se faire oublier, à nous faire oublier qu’elle est une voix et que nous l’écoutons nous parler. La voix nous dit surtout d’ouvrir les yeux, de garder les yeux ouverts et donc d’éviter ce que nous avons déjà fait, à savoir de battre des cils. C’est à voir, nous dit-elle.
Justement. Prenons ça au pied de la lettre.
Cela reste à voir, en effet. Voire, à revoir. Et l’on chercherait alors en vain un endroit : car si la voix et l’image me parlent d’horreur, elles ne nous parlent pas de l’horreur, de l’horreur comme lieu d’origine. Là d’où ça vient et là où se passe. Là où ça fait vraiment mal à l’œil, là où l’œil est frappé par la nuit. Car c’est toujours un choc. Il y va, en effet, d’un coup d’œil, et presque aussitôt d’un coup sur l’œil.
Pour voir l’horreur, en tant qu’elle est horreur, l’on devrait, donc, pour commencer, fermer les yeux. Parce que c’est ici que tout se joue, précisément quand ça ne se joue plus sous notre regard. Essayer d’y voir plus clair dans l’horreur, au sujet de l’horreur, n’est somme toute possible qu’en inquiétant le spéculaire et les lumières du spectacle. Prenons ainsi appui sur ce qui déjà vacille et tentons d’ignorer l’inconfort de la situation. Prenons du même coup notre cécité inaugurale pour ce qu’elle est, c’est-à-dire la métaphore ou peut-être la mimèse d’une incertitude générique. Acceptons d’entrevoir, ici, dès le début, la faillite, du titre et du genre, si ce n’est d’un certain genre de titre ou d’intitulé.
C'est une question d'horreur. Et c'est du cinéma.
La question de l’horreur cinématographique a déjà été plus qu’entrevue. C’est ce que l’on peut penser. Des regards se sont posées sur elle, et ont cru la voir comme telle. Est-il d’ailleurs pensable de ne pas la voir, alors même qu’elle semble crever l’écran de toute sa force et se définir comme un véritable index verum sui. Elle paraît défier tout commentaire en s’avançant elle-même, en se montrant elle-même en un geste qui semble relever, à la fois, d’une certaine performativité discursive et d’une indiscutable autorité herméneutique. Nous sommes là, dans notre fauteuil, et plus ou moins assis confortablement, nous regardons. Nous la regardons, nous dit-on, à l’œuvre, dans ce que nous sommes censés interpréter comme son essentielle évidence. L’on nous dit que nous la voyons en tant qu’elle se donne à voir comme telle, et qu’elle ne peut que nous laisser sans voix. Esquissons un battement de cil, juste qu’il faut pour rafraîchir l’œil. Et peut-être aussi pour mieux écouter la voix qui me parle d’horreur. On ne présente plus l’horreur, nous dit cette voix qui cherche à se faire oublier, à nous faire oublier qu’elle est une voix et que nous l’écoutons nous parler. La voix nous dit surtout d’ouvrir les yeux, de garder les yeux ouverts et donc d’éviter ce que nous avons déjà fait, à savoir de battre des cils. C’est à voir, nous dit-elle.
Justement. Prenons ça au pied de la lettre.
Cela reste à voir, en effet. Voire, à revoir. Et l’on chercherait alors en vain un endroit : car si la voix et l’image me parlent d’horreur, elles ne nous parlent pas de l’horreur, de l’horreur comme lieu d’origine. Là d’où ça vient et là où se passe. Là où ça fait vraiment mal à l’œil, là où l’œil est frappé par la nuit. Car c’est toujours un choc. Il y va, en effet, d’un coup d’œil, et presque aussitôt d’un coup sur l’œil.
Pour voir l’horreur, en tant qu’elle est horreur, l’on devrait, donc, pour commencer, fermer les yeux. Parce que c’est ici que tout se joue, précisément quand ça ne se joue plus sous notre regard. Essayer d’y voir plus clair dans l’horreur, au sujet de l’horreur, n’est somme toute possible qu’en inquiétant le spéculaire et les lumières du spectacle. Prenons ainsi appui sur ce qui déjà vacille et tentons d’ignorer l’inconfort de la situation. Prenons du même coup notre cécité inaugurale pour ce qu’elle est, c’est-à-dire la métaphore ou peut-être la mimèse d’une incertitude générique. Acceptons d’entrevoir, ici, dès le début, la faillite, du titre et du genre, si ce n’est d’un certain genre de titre ou d’intitulé.
Here we go round the prickly pear
Il y aurait beaucoup à dire sur la lecture et le temps qui passe. Egalement sur la pensée à laquelle, trop souvent, l'on refuse le temps et qui, ainsi n'est jamais autre chose qu'une réponse brutale, dans le fond comme dans la forme. Pire encore, peut-être, il y a cette pensée que l'on somme d'advenir dans le cadre contraignant du temps limité, du temps compté, de l'heure qui tourne. Mais, a contrario, la pensée peut-elle se produire hors du temps? À relire Cioran, juste après T. S. Eliot, tout porte à croire que la pensée, en tant qu'elle est mise en mouvement et foi dans le devenir, n'est que "la version profane de la damnation", une des conséquences de notre "chute dans le temps".
20/07/2007
Livre et Bataille
Il y a ce nom, déjà. Une résistance en soi. Et puis l'attitude du prédateur tournant autour de sa proie, le texte, qui devient pour un temps centre du monde. Immobile, forcément.
Contre-nature par obédience, Bataille ne se livre pas.
Mais au-delà de l'onomastique et du jeu de mots, il y a effectivement mouvement, in fabula : c'est la lecture, érigée en art complice. On parle là de ce qui se passe une fois la couverture rejetée, une fois l'objet livre dénudé de son titre. Ce qui bouge, c'est l'oeil, qui maintenant fait corps avec le propos, dans un rapport qui se doit d'être séditieux. Rapid eye movement, le sommeil paradoxal de la littérature.
Contre-nature par obédience, Bataille ne se livre pas.
Mais au-delà de l'onomastique et du jeu de mots, il y a effectivement mouvement, in fabula : c'est la lecture, érigée en art complice. On parle là de ce qui se passe une fois la couverture rejetée, une fois l'objet livre dénudé de son titre. Ce qui bouge, c'est l'oeil, qui maintenant fait corps avec le propos, dans un rapport qui se doit d'être séditieux. Rapid eye movement, le sommeil paradoxal de la littérature.
19/07/2007
Tranchant
Certes, mais là là où je ne saisis pas Bataille (peut-être parce que trop en mouvement), c'est dans l'apparente immobilité du livre. Un seul regard sur la tranche du Graham Greene (que je suis en train de lire, là, maintenant), et en particulier sur les ailes meurtries du pingouin de la tranche, me donne à penser que là, oui, là aussi, ça bouge.
Sans titre
"L'apparente immobilité d'un livre nous leurre : chaque livre est aussi la somme des malentendus dont il est l'occasion".
18/07/2007
A(h) ce titre
Pas si suspect, le fait que le titre se trouve (car on le cherche toujours) sur la couverture, puisque celle-ci, comme son nom l'indique, couvre ce qu'elle contient. Il en va de même pour les individus, dont le titre, même et surtout lorsqu'il est (h)onorifique, a pour objet de dresser un rempart de déterminismes dans l'action. Le titre donne droit et matière, c'est pourquoi plus il s'éloigne de son objet, livre ou personne, plus les choses prennent le parfum de la littérature et du romanesque. Il ne faut pas fuir les titres, ni même s'en méfier. Seulement les faire mentir, à tout prix.
15/07/2007
Ce titre n'en est pas un (ou 2)
Mais un titre d'ouvrage est-il jamais acte d'auto-monstration? Sommes-nous bien certains qu'un titre ne renvoit pas toujours à autre chose qu'au contenu ou la suite qu'il prétend annoncer. Sa place sur la couverture est, à ce titre, suspecte.
Comment taire
Oui, il faudrait laisser ce signe de rien se taire. Mais est-il vraiment surprenant que ce soit la vacance qui appelle autant le commentaire? Là où le trop plein règne, là où l'intentionalité se veut monolithiquement signifiante, la parole s'assèche vite. Ce creux, qui se prète à toutes les inversions, manipulations et autres surinscriptions, se donne, ma foi, à lire. Malgré tout. Malgré rien. C'est un geste qui, au fond, n'est qu'un envoi dont le code réside, ironiquement, dans notre désir de présence, pour ne pas dire de bruit.
13/07/2007
Dissiper (3)
Il faut savoir désapprendre.
Risquer l'anagramme, numérique et syllabique.
1.100.10, embrasement pluriel.
Et ne pas oublier l'ânonnement d'origine de la bourrique baveuse (à supposer que le préjugé soit opérant).
100.10.1, nihilisme arabisant, dialectal.
J'en conviens, ce second préjugé, tu mais prononcé, est 1.10.100.
Par sa cohérence, surtout.
De haut en bas et de bas en haut.
Bienvenue dans les comptes de la crypte.
Risquer l'anagramme, numérique et syllabique.
1.100.10, embrasement pluriel.
Et ne pas oublier l'ânonnement d'origine de la bourrique baveuse (à supposer que le préjugé soit opérant).
100.10.1, nihilisme arabisant, dialectal.
J'en conviens, ce second préjugé, tu mais prononcé, est 1.10.100.
Par sa cohérence, surtout.
De haut en bas et de bas en haut.
Bienvenue dans les comptes de la crypte.
(2) quoi ?
La glose, sinon l'exégèse, pose comme bien souvent, malgré elle, une question qui lui échappe, servant l'Eon qu'elle cherche à démasquer : sans indice de quoi ?
Il n'est pas de réponse qui n'interroge pas. C'est là tout le fascinant de l'avalanche spéculative : le graffeur, probablement imbécile, en dit si peu que le monde entier se met à lui répondre. Chapeau bas.
Il n'est pas de réponse qui n'interroge pas. C'est là tout le fascinant de l'avalanche spéculative : le graffeur, probablement imbécile, en dit si peu que le monde entier se met à lui répondre. Chapeau bas.
12/07/2007
100.1.10 (2)
Curiosité insigne que ce chiffre qui se donne à voir comme code, jouant avec l'approximation ou l'infraction sonore (cent-un/sans un) et, par-là même, placant discrètement (mais pas assez) l'indice là (sur le bord d'une liaison dangereuse) où le signal prétend le refuser, de manière cryptée. De façon insignifiante, l'indice de ce qui est, a priori, non-indice se gausse alors, peut-être, des apprentis herméneutes et autres suiveurs du Da Vinci Code. Et en effet, la question posée est bien la suivante : "mais qui ne parle pas?
In Progess
The recoil of my heart tightens
as your absence calls for consideration
in the vicinity of a sentence uttered by the character
of a novel that you’ll probably never read.
I must get forwards.
Between words which are not yours
is still enough space for your fingers
to move me, though no longer to tears
(truth is best). The reason is simple.
The sight has now turned
into the fragment of a vision that silently unreels
each time I fancy myself being caught unawares
by a four-year old remembrance.
Yes, I surely do my best
to be the hero of my story,
though, admittedly, the plot remains yours.
as your absence calls for consideration
in the vicinity of a sentence uttered by the character
of a novel that you’ll probably never read.
I must get forwards.
Between words which are not yours
is still enough space for your fingers
to move me, though no longer to tears
(truth is best). The reason is simple.
The sight has now turned
into the fragment of a vision that silently unreels
each time I fancy myself being caught unawares
by a four-year old remembrance.
Yes, I surely do my best
to be the hero of my story,
though, admittedly, the plot remains yours.
10/07/2007
Tigrement christique
Signifiant/signifié, ombre et/ou proie, ici comme ailleurs.
Il fait toujours sombre autour de l'intérieur du mot.
Une soirée entre amis, coupure de courant, obscurité totale.
Soudain l'on se situe autrement.
Mais qui ne parle pas ?
Il fait toujours sombre autour de l'intérieur du mot.
Une soirée entre amis, coupure de courant, obscurité totale.
Soudain l'on se situe autrement.
Mais qui ne parle pas ?
26/06/2007
100.1.10
Tel est le tag mystérieux qui se répand sur les surfaces inscriptibles de Rouen telle que je la retrouve. L'oeuvre peut-être de quelque vandale féru de numérologie, d'un graffeur qui ne sait guère compter que jusqu'à un, ou bien (qui sait ?) d'un nouveau Basquiat.
Quelle que soit l'intention de l'auteur, auquel échappe sans doute, comme bien souvent, la puissance du message dont il est le modeste vecteur, moi j'y lis avec délectation l'ânonnement d'un pied-de-nez monumental : sans indice.
Quelle que soit l'intention de l'auteur, auquel échappe sans doute, comme bien souvent, la puissance du message dont il est le modeste vecteur, moi j'y lis avec délectation l'ânonnement d'un pied-de-nez monumental : sans indice.
24/06/2007
18/06/2007
Autre mode
L'on peut, certes,
espérer
revoir
tomber
(un jour)
sur les parquets
des mouchoirs de dentelle,
au détour d'un regard,
au retour d'un regard.
espérer
revoir
tomber
(un jour)
sur les parquets
des mouchoirs de dentelle,
au détour d'un regard,
au retour d'un regard.
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