08/08/2008

Château du Champ de Bataille

Je m'étais promis, depuis longtemps, d'aller visiter les lieux, non loin de chez moi, au Neubourg. Chose faite à présent. Curieux sentiment que le mien, au vrai. L'endroit est fastueux. D'un faste prodigieux. Jacques Garcia a du goût. Trop, peut-être. Certes, il a su rassembler dans ce magnifique écrin ses collections des XVIIe et XVIIIe siècles. Mais, au final, après l'étonnement, l'impression qui se fait jour est celle d'une grande lassitude. Jacques Garcia aime à citer Jean de La Varende. Mais j'ose à peine imaginer l'effroi du châtelain de Bonneville face à ce qui n'est plus une maison. Les fantômes sont partis. Y compris celui du Marquis de Créquy——et pourtant ce dernier était passé maître dans le champ de la prétention. L'accumulation improbable de tous ces meubles et objets, tous plus extraordinaires les uns que les autres, relève, ici, du factice. Il y a, au bout du compte, sur ce bout de Normandie, un je ne sais quoi de parisien.