27/02/2008

What goes up must come down

Mélangeons, et l'on revient à la chair payante.
Le droit de halage : se faire tirer contre de l'argent.
Le chemin de hallage : glisser vers les amours tarifées.

Quant à la pensée, qu'elle soit sur un tréteau ou au bout d'une corde, il me semble qu'elle se prostitue.
Ce n'est pas le nombre d'ailes qui déchoit.

La langue, en effet, est densément innervée.

Intitubé

Un bateau sous les halles. Voilà qui fait penser à Villon et à ses pendus, que deux ailes condamnent à étouffer - ce qui n'est pas le moindre des paradoxes. Mais c'est ainsi : ils sont légion, les albatros de Baudelaire.

26/02/2008

Dictionerf

Ou la langue sous camisole d'Antonin Artaud.

25/02/2008

En titre

La pensée comme chemin de halage. Et non comme droit de hallage.

23/02/2008

Rhesus

    To F.

The cut is
Visible enough——should you really
Try to see it, of course. But I trust
You shall not even
Notice the poetics it all implies.
You are the hand that slashes
The strings that hold me together. And
(the word is ironical) the best I
Can do is to remain partially whole
On the cross you chose for me—.

Please, don’t touch me.

22/02/2008

Inscrire la dérive

Oui. Tout tourne autour du terme.
Le mot et la fin. Le lexique, comme aspiration à la finitude.
La terminologie, ou l'orgueil mal placée.
A côté : la parologie, en titre, c'est ça aussi.



Peut-être.
Car rien n'est moins sur. Ou sûr.

20/02/2008

Calificatif

Mettre un terme, en fin de compte, c'est faire un choix lexical aux vertus définitives.
Et qualifier, c'est revêtir une notion toujours filante d'un attribut de plomb.
C'est artificiellement la fixer, d'autorité, pour en faire l'instrument d'un propos qui, dès lors, ne peut être que caduque.
C'est le principe d'incertitude appliqué au Numinosum.
Quelle présomption, tout de même. Jusque dans mes "C'est".
-- This iznogoud, my man.

18/02/2008

Wait

It is all about a cup of coffee
In the end. You just stand here, looking round,
Slightly subdued,
Not knowing what to think of the wrapped lump of sugar
On the edge of the saucer and the spoon
That comes with it. You wish you
Could take your time,
But your time is already taken,
Elsewhere. And the coffee is tepid by now.

12/02/2008

Reprendre langue (2)


Mais comment reprendre ce que l'on n'a jamais ni possédé, ni donné?
Je ressasse l'idiome. La langue, pour tout dire.
Et, dès l'italique, la langue, assoiffée, prend l'eau.

10/02/2008

Langue reprise/ée

Curiosité télépathico-italicisée que celle-ci.
Se sont soudain rapprochés l'epochè et l'écopé.

Moon Beam

La chose peut laisser perplexe, mais au-delà de la circonvolution syntaxique (qui se lit, au final et volontairement, comme une certaine εποχη phénoménologique), l'on gardera à l'esprit le postulat suivant: le Dasein ou "être-là" (mais la traduction, bien que canonique, est, comme chacun sait, stupide au plus haut point: où est là?) est l'être de l'étant, c'est-à-dire ce qui, précisément, pose question et ce qui se pose comme question, question qui, certes, demeure problématique parce qu'elle dépend de l'appareil conceptuel dont nous disposons pour poser la question.

Oui....je vais reprendre un Talisker


Reprendre langue

Voilà précisément ce que l'on fait ici, constamment : reprendre langue.
S'il fallait écrire un précis de sur-parologie, il se limiterait idéalement à ces deux mots.
Etant entendu qu'il convient absolument de reprendre sans avoir jamais pris.
est toute la difficulté. Le pas pris doit être repris.
De l'italicisation comme écopage du savoir accumulé.

09/02/2008

Un éclairage matinal sur la téléologie ontologique de la question de soi et de l'autre en soi

"Si l'être est ce qui est demandé et si l'être est l'être de l'étant, il s'ensuit que, dans la question de l'être, l'objet interrogé n'est rien d'autre que l'étant lui-même."
-- Martin Heidegger

Vais me refaire un café.

Punément

Il y a des mots, c'est étrange, qui n'existent que dans leur négation. Comme les rêves de la plupart des gens. Mais pas en creux, pourtant. L'impensé fait consensus, voilà tout, alors l'abîme se fait bloc, et la chute s'oblitère.
Opinément, la bombe logique où se cachent ces mots morts-nés est une dissuasion qui finit par tuer le sens.
C'est là que je songe au peloton d'exécution. Mathématiquement, le condamné aux yeux bandés meurt toujours de peur, puisque la balle tirée aura toujours à couvrir la moitié de la distance, et n'atteindra donc jamais, jamais sa cible. Le projectile avance irrésistiblement, mais chaque mi-distance parcourue s'ouvre sur une nouvelle mi-distance à parcourir, cela jusqu'à la fin des temps.
La survie est pensable, mais impensée.

Et si le bandeau venait à tomber ?

08/02/2008

Sept-Deux


Plus de début, pas de fin ("having neither beginning of days, nor end of life"). De l'étant à l'état pur—c'est ce que nous disent les Ecritures sur cette figure en tant qu'elle refuse de s'écrire dans la filiation, la descendance ou dans quelque chronologie ("without father, without mother, without descent"). Il y aurait à dire sur cette absence incontournable, sur cette ontologie qui pose question, qui se pose comme question. Absence d'in-pression, alors. Mais présence et pression de l'absence. L'insoutenable lourdeur de l'inanité. (mystère topologique s'il en est) se déploie l'écriture numérique, tel un cheval de Troie, une affection virale de la langue dans la langue, faisant de la langue toujours plus de langue——plus de langues. Babel, oui, mais il n'y a rien à entendre.

07/02/2008

Melchisédek

Elie, oui, celui qui lie et délie terre et ciel, rétablisseur capricieux de la prêtrise. Mais dans le bouillonnement réticulaire, comment ne pas entendre celui qui lit, le délit et la traîtrise. Ce n'est pas le sens qui est saturé, ni quelque direction. C'est simplement que l'expression ne laisse plus d'impression. Le lien ne se fait pas, rien ne pénètre, aucune voix. Reste des échos errants, incohérents, puisqu'il paraît que Dieu est mort. Mais Elie (lamma sabakhtahni ?), selon l'eschatologie, reviendra pour le jugement dernier. A moins qu'il ne soit déjà dans la barre URL, là-haut, où l'espace disponible s'est contracté en un Big Crunch à la Hawking. Dès lors, nous n'avons plus qu'à faire de nos mots, combinaisons binaires, cabale aride, des apôtres qui ne reviendront pas vraiment.

zéro-un

N'existant que par sa masse et dans une sorte de magma ou continuum indifférencié, le texte web a perdu sa trame. En cela il mérite à peine son nom de texte. Ca erre numériquement et en bloc. Charge à nous de repérer, dans le monolithe, quelques mailles s'il en reste, quelques entrelacs pour desserrer l'étreinte. Elie, ici, ne peut entendre aucun souffle.

06/02/2008

) (

Lèrenumériqueestfataleàlespace.CeluicidisparaîtdesURLdesadressesélectroniques.Ilsembleraitquecesièclesoitdéjàceluidesagglomératsindistinctsdelacontractionidentitaire.Lairnumériqueestunechimèreetlabarreespaceportebiensonnom.Onbarrelespaceplutôtquonlabolit.Cestbienbeaudedéconstruiremaisencorefautilêtrearchitecte.Fautedequoionenefaitquedétruire.Restelepointpourlinstant.Maisonnesaitpluslire.

05/02/2008

Feuerbach/Backfire

Avec un peu d'air, ce qui est fiable devient friable.
C'est comme le fer à tiser, qui revient à faire feu.
Drôle d'expression, d'ailleurs. D'avant.
Faire feu, c'est potentiellement défaire une vie.
Faire un feu, et le mettre avant un titre et un nom.
Le nom d'un type dont on dira qu'il sera tombé
sous le feu de l'ennemi. Bizarre, ce feu disparu.
Parce qu'il y a certes explosion, quelque part,
mais point de feu à la pointe des armes d'aujourd'hui.

L'homme a créé un dieu dont il a fait son créateur.
De même il crée un feu, tout aussi invisible, pour en faire son destructeur.
La rime s'impose, comme on étouffe un cri. Comme on étouffe.

Voilà pourquoi cet R du début, il fait du bien. Il permet de respirer.
Faut pas se mentir, on s'use et on n'est pas fidèle, c'est dans notre nature.
A la fiction, toujours, on préfère la friction.

04/02/2008

45°

The sound of my voice returns to me,
Unhurriedly,
Outlandish and
Filtered, as it were, by the slippery space my
Mouth has now become. I ought to know better.
I saw this one coming, undisguised,
Sudden, and, as a matter of fact, summoned.
The next
Glass is the one I really want, after all.
This being awkwardly said——

The sight of a level——
Here comes the size and shape of the label——
Still walking.
This is a code
I established a long time ago,
For my own sake,
On that day I finally took me for
Granted.
I’m now at an angle.

Retournement

Curiosité parmi d'autres.
En français, fiable flirte avec faible.

Parole volée

Air Caraïbes, vol du retour.
Il y a un écran individuel au dos de chaque siège passager.
Tous ces écrans au moment du décollage affichent, en anglais, que le commandant de bord a pris la parole pour faire une annonce——ce qui, dans leur phraséologie, s'appelle passenger annoucement.
Alors donc s'affiche ceci—en lettres capitales, et en abrégé:
PA IN PROGRESS.
La tentation est grande de combler un espace et d'y voir l'avancée de la douleur:
PAIN PROGRESS