06/01/2008

Catch 23

À bien y regarder, et pas forcément de plus près au vu de l'odeur, ce qui résonne là, dans le glissement ou l'abrasif de la langue (ne mégotons pas sur la synesthésie), c'est son constant désir de recourir à la métaphore afin de se donner l'impression de dire et d'être, conjointement, simultanément, et donc de dire l'être au plus juste et au plus court. En un raccourci qui ne serait qu'entaille, entail, intaglio. Coupe sombre. Incision obscure. Qu'il s'agisse du fond du coeur ou de celui de la pensée, l'image est là, défaillante, afin de ramener le conceptuel au ceptuel. C'est là l'histoire d'une déchéance que dissimuleraient les oripeaux du pseudo poétique. Car les "choses qui comptent", si tant est qu'elles puissent en effet se compter, peuvent-elles s'attraper au détour d'une image? Lucrèce, pour ce qui est de son fonds de commerce, nous aurait dit que oui. Sokal et Bricmont, eux, sont, pour leur part (sens de la propriété oblige), déjà en embuscade. L'on doit s'en souvenir.