31/10/2007

Centurie à rebours

Je m'éveille ce matin avec un quatrain en tête—— qui a eu l'audace de se fabriquer sans moi:

Lors des gens depuis la haute époque
Ont cru donné dans le chevaleresque
Mais, de leurs joues en cloques,
N'ont jamais fait autre que du burlesque.

29/10/2007

Le bandeau de Thémis

J'ai appris ce soir une chose. Il y a toujours, en ce monde de lâcheté, une prime au non engagement. Seuls ceux qui finassent, esquivent et se perdent en compromis sont ceux qui, aux yeux de nos médiocres décideurs, représentent le consensus. Le cynisme commande de ne jamais s'exposer. J'ai, pour mon humble part, quelque chose au fond de moi qui s'y refuse. Cela m'a coûté, me coûte, et me coûtera. Plus je vieillis et plus je méprise Voltaire —— ah combien Madame de Choiseul avait vu juste! Il y aura toujours des gens qui sauront d'où vient le vent. La vraie noblesse consiste précisément à courir le risque de sortir sans craindre les nuages. Et donc sans son parapluie. Mais cela est d'un autre âge. Et je suis, au final, bien sot.

27/10/2007

Joyaux

Naturellement.

Sollers

Casanova est bien plus admirable encore que cela.

25/10/2007

Silk cut

Probablement à soi. Oui. Mais de manière tellement effilochée, décousue, et si ravaudée. L'on est jamais vraiment pleinement, d'une seule pièce, à l'endroit du crime. C'est soi, et déjà, ici (ibi), un autre (alius) que soi que donne à voir la plume coupante et alibile (celle qui, justement, ainsi alimente le texte). (J)'écris.

23/10/2007

A soi

Forcément à soi. Et donc en retard, oui, puisque l'on est parti, déjà, toujours, d'emblée.
Il me semble à moi que l'alibi, c'est tout le reste.
Quand on écrit, c'est qu'on a une bonne raison, qui ne veut jamais être excuse.

Question

Rendre les mots bons.
A qui? Tout est là. Et déjà, potentiellement, ailleurs.
L'écriture est sans cesse un alibi.

21/10/2007

L'air

il est face à moi
mon pire ennemi
la femme de ma vie
apparait derrière lui
et son souffle si doux
vient glisser dans mon cou
sa caresse invisible
« je t’aime »

20/10/2007

Magic, Bruce Says

His voice, husky and soft (now, right now),
Brings you back to those summer evenings (June, it was),
When, as a child, you would
Reluctantly go to bed ("there's school tomorrow"--your mum's voice now)
And try to sleep
Though the sun was still visibly up behind the white shutters.
And you could hear your parents' voices in the garden.
And you could smell the lilacs and the freshly-mown grass.
And you'd think things would last. All of them.
And you'd close your eyes, trying to forget
Those inkblots on your fingers.

Your world keeps turning round and round
But everything is upside down
Your own worst enemy has come to town

19/10/2007

Inspiration et fatigue musculaire

Il faut écrire. Ouvrir des portes. Rendre les mots bons.
L'existence est dans le verbe, carburant pulmonaire,
et l'inspiration à couvert, dans la vie dont on se gave.
Il n'est plus temps de parler lorsque l'on expire.
Tout est dit dans un souffle. Tempus fugit, etc.

18/10/2007

IMF protocol

Juste à point. Entre deux lignes/livres/lèvres/lives.
Mission acceptée.
Surface si lisse, mais dessous si abrasif.
Je lis, mais ne peux lisser. Enfin. Ad infinitum.
Sheep-dipping
As we say "Target rubbed out", but still walking.

_________
Transmission non interrompue.

17/10/2007

Silice, cilice

L'intertextualité, chemin de traverse des contextataires,
s'est trouvée le matériau de synapses numériques : le buzz.
Fugace par nature, le fil en question doit être saisi dans l'urgence,
et rompu derechef, comme de bien entendu. Le compte à rebours
est lancé - ce message s'autodétruit déjà.

14/10/2007

Dérailler

En rayant le mot d'un autre, parfois,
on raye un miroir. Le papier de verre
n'est pas forcément où l'on pense.

12/10/2007

Papier de verre

Les mots peuvent être creux, il n'en reste pas moins, en effet, qu'ils ne peuvent, à se fréquenter, s'entre-effacer. La où ça passe, ça raille et raye toujours un peu.

Considering the Distance

The light has now changed.
Where I stand (this is not the word
I want) is of no importance,
Since what matters
Is to be found out there.
Behind the glass pane, your
Figure goes back into gloom,
As I try to repress
That one wave of my hand.

11/10/2007

La tentation hygiéniste

De l'effacement comme négation de la rature,
car il est des phrases avec lesquelles on barre
mais je ne connais pas de mots-gommes.

Yves Klein peut bien rêver de propriété sans aspérité,
à tout prendre, moi, je choisis Basquiat. On ne se refait pas.

10/10/2007

Huisserie.

Oui. Là. Ca grince, aux niveaux des charnières. J'entends.

08/10/2007

Spectacles

La fenêtre comme écran entre l'oeil et le vent.
Windscreen, glasses. Surtout, elle est l'accès des cambrioleurs.
Entre les mots, entre les langues se faufilent les voleurs de sens.

J'aime l'idée de la porte dérobée. Est-ce toujours une porte cachée, confisquée au regard,
ou bien peut-il aussi s'agir d'une issue volée qui, à la faveur d'un paradoxe colossal, ouvre la voie à toutes les fuites ?

La fenêtre, hors la loi, est une porte dérobée.
Voilà qui est troublant.

Wind+eye

Il y aurait un livre à écrire sur la fenêtre. Sa poétique reste fermée, donc à écrire.

03/10/2007

Ce qu'on ne sait plus

Oui, on se fait à tout. Et c'est la vérité; la vérité, c'est ce que l'on fait. Précisément. Augustin nous le rappelle: "veritatem facere". Et tout se fait à nous. Mais qui lequel est le plus souple d'entre les deux? Qui modélise l'autre jusqu'à le corrompre parfaitement?