22/01/2009

Etre avec toi

Etre avec toi, c'est ainsi que je conjugue le verbe. Mon complément et mon attribution. S'il devait en être autrement, saches-le, l'autre ment car il était mon amnésie.Je te le dis, que tu l'inscrives sur le dos de ta main, je ne sais pas les nombres, je ne retiens pas les noms, si ce n'est le tien, car ils ne sont pas—rien avant Toi. Sur le saute-mouton de notre écriture, je tire la langue à l'abandon d'un sens, rien qu'un , olfactif.Au cul de l'humanité, les manants sentent pas bons, ne sont qu'une présente négation.
Sur notre amstramgram, compte avec moi, les lettres du lien.Le compte de Niel, sur mon seing.

19/01/2009

Quand il fallut écrire

Quand la machine s'enraya, il fallut bien continuer.
Il fallut bien écrire les noms avec ses doigts.
Alors il griffa le papier.
Il mouilla l'encre de son sang pour traverser la trame de sa chair.
Il ne cessait de répéter—plus encore, plus de noms.
Alors, il sortit de sa poche, celle qui était sous son sein,
Un coupe- papier qu'il tenait de sa mère—peut-être plus loin.
Sur la veine qui tremblait sur son poignet,
Il ouvrit une croix
Qui se mit à couler.
Le sang qui sauve.
Ma Foi.

A Christmas Day

D'abord, ils s'étaient donnés la main, 
Puis s'étaient surpris, au même instant,les yeux mi-clos,
A contempler les cendres de neige.
Sur le vison de l'élégante, elles font une cape,
Puis recouvrent tout d'une fine pellicule,
Qui  se développe en noir et blanc. C'était Noël, crurent-ils pour un moment,car les paillettes s'étaient mises à scintiller en volutes vers Abraham.
Dans le ciel liquide et sombre ,les plumes de cendres s'agitent d'un trouble. Mais quel était le sens et la direction de cet éparpillement?Mille ans plus tard, il songeait toujours.
La cheminée se dresse sur le champs de ses pensées.

A train for Ashes Camp

Les mains encore graciles des chérubins s'abaissent et se lèvent,
Pour saluer d'un rire le galop des mères. Dans le train en partance pour Ashes  Camp .
Les  bouches syncopées aspirèrent par hoquets.
Il avait demandé que l'eau s'élance, elle avait alors jailli sur le brasier fumant des corps encore vivants d'horreur. 
Quand elle suinta à l'intérieur, le geignement se fit plus pénétrant.
Son regard s'accrocha alors sur la stase de l'instant.
Il se mit à prier la Mort .

18/01/2009

La petite fille au manteau rouge

La petite fille rouge marche  entre  la ligne,
Une main dedans, une main ballant
Sur la colline, Il la regarde, de cet air nonchalant.
Rythme un coup, deux coups.La petite fille ouvre  alors une porte pour  se glisser
En haut de  l'escalier, elle s'arrêtera peut-être,
pour, de ses petites mains caresser son oreiller.
Pour faire taire le grondement des talons qui dansent avec le diable.
Les fous se tiennent par la main , font une ronde , impénitents.
Là haut, à tous les étages les médecins de l'enfer sondent de leur stéthoscope 
Le ventre et les intestins de la maison  indigne.
L'enfant déambule sur la rapsodie de Mozart,
Psalmodie des hurlements et des rafales de mitraillettes. Cette nuit n'a pas de fin
Que l'embrasement du clair obscur
Rouge fantasque sur le mur;

16/01/2009

Road 66

Feeling so inadequate with myself,
I stumble along this unlit path
You mapped out for me, some time ago.
I want to read signs --—in the dark —— which
Noone can see.

I am what I am not
Lest I should be even less.

13/01/2009

Portrait of Myself at Some Distance

'But What do you think of me now?'
'What?'
'Do you think anything of me now?'

——— Charles Webb, The Graduate


Well, here I am.

Here and nowhere else ——
What? ——
Yes. Here.
Or what they call "here" honey.

The damn awkwardness of my position you've noticed, surely, haven't you?
I've stressed it too often. And with too much complaint.

The joke's on me tonight.
But——
I'm still standing. Look at me.
Look. Look please. Do.

But no. You can't —— I know. Sure.
It sucks, eh?


I do my best, but I'm all wrong.
What? ——
Yes. You see.
Here again I'm wrong,
Here... —— I'm at it again.

Because.. well ...

If you could see me now. Right now. For a moment.
For a while ——
But ——

I said "Forgive me" on the phone tonight
Twice——
But (clearly) it does not erase the blot I am.
This I know. At least.


What? ——
Yes, It's ... It's me. Surely. Probably. My little états d'âme.
So full of shit. I am, ain't I?

I hate it when I get so lovingly cumbersome.
I'm in your way —— ain't I?
Just like too large a fucking coffee-table in the middle of your living-room.

What? ——
Yes —— Here.


And, well... you there.


 Cayenne, French Guiana, January 2009

Ma Grace

J'avais longtemps marché, je crois, je ne me souviens plus.
Ma raison s'égare,
Je n'ai plus de raison.
Il aura fallu, je crois, plus d'un siècle d'errance,
A genou, dans le désert , si froid.
Là où la glace jamais ne s'attendrit
Là où tu n'es pas.
Si j'ai touché ta main , d'un sursaut je m'écarte
Car de ton effleurement était née une histoire.
L'histoire, intarissable, il me faudra donc, te la redire
Encore et encore,
Pour que tu saisisses
O, saisis moi,
Que le vide avait tout recouvert avant toi,
Que là haut, sur la pointe de l'enfer, j'ai crié ton nom—
Maraudeur, m'entends-tu?
Ils Savaient tous, bien avant ma présence
Que j'étais leur Intrusion, la Chose, l'Elfe couronné de sombre.
Ce fut mon châtiment, je crois.
Cent ans d'égarement entre les Pics de l'Englouti.

10/01/2009

Mon errance

Sur le navire de nos pensées, attaché au Grand Mât du capitaine à l'Oeil Triste,
Tu me regardes glisser sur la planche.
O, sur l'étroite , me sentant, de Toi, comme baptisée de larmes,
je me signe d'une croix à l'Envers de notre Amour.
Au silencieux murmure des grands Singes sur le continent , là bas,
j'adresse cette supplique à deux voix:que nos corps , à jamais se mêlent dans une même fournaise.
Sache le Seigneur, je te marque d'une Fleur de Lys,
Et arrache, de mes mains encore baignées de nous,
Mon oeil droit
Pour t'en faire , mon Aimé, une couture sur le coeur .
Il m'avait bien dit, qu'un jour,
Sur les vagues hurlantes,
Ainsi dépossédé de Nous,
Je marcherais sur cette planche ,légère, comme trépassée de Toi.

03/01/2009

Aaron's Back

She caught me by the arm, and
In a hurried whisper ——— "Are you mad enough?"
And I said yes. I covered my face with her hands.
"Hush", she said, opening the gate.
I walked on, now blind, leaving the violent stream behind me
That sparkled (so she said) around the blue rocks.
Then, slowly, having reached the place,
I made a goddess after her own image.