20/06/2008

Distingo

Dans l'engagement, ce qui pèse, c'est le monde en tant que tel. Il y a dans l'engagement, une prise en compte d'une situation donnée. S'engager, c'est, en fait, faire avec. Dans certains cas, peut-être les plus nombreux, c'est faire au mieux avec le pire. Et c'est ici que l'engagement n'est jamais promesse, cette dernière n'étant précisément qu'un refus du présent et de son actualité. Si l'engagement peut ainsi sembler relever d'une certaine téléologie, cette dernière n'est que secondaire dans l'expérience essentiellement présente de l'engagement. La promesse, quant à elle, n'est jamais ici. Entendons qu'elle n'est qu'à venir. La balle qui s'engage dans le canon du pistolet ne s'interroge pas sur son futur.

Figment

I am still trying to figure out what went wrong
On that day you chose to let me out of the bag.
When was it? Four years ago?
I can only remember the kid’s glass you
Were washing above the kitchen sink
And the Alphabet magnets on your fridge——.
You were talking.
I was holding my tongue.

Those plastic words, I still can’t read.

15/06/2008

Choir

De l'avion au rebord de la fenêtre se fait visible, en chute libre, l'espoir toujours renouvelé (et chuchoté) de celui qui veut croire aveuglément alors que la nature l'a doté de deux yeux. Je regarde les airs de l'hôtesse et je sais qu'elle même ne croit pas en ses paroles lénifiantes. Je regarde par la fenêtre : en effet, personne ne passe par là. Même pas moi——merci Descartes. Je finis même par douter de la solidité du garde-corps sur lequel je m'appuie. A dire vrai, ça penche un peu, non? Ca chante aussi.

14/06/2008

Polite/Pilote

La promesse n'a rien d'un don. C'est une farce grotesque et tragique. On s'y tient donc comme au rebord d'une fenêtre. Heureusement que personne ne passe jamais par là.

De l'idiome de l'hôtesse de l'air

Tenir parole. La chose demande à être prise en main, à bout de bras. Mais, pour la plupart des gens, ne reste que la parole, en l'air, à peine entretenue. En l'air. Nous vous remercions d'avoir choisi notre compagnie.

11/06/2008

Ecriture semi-automatique

Bang, je te mets ko
Sur un pied, je t'enjambe et d'une vrille
Je dessine une figure. C'est la tienne.
Trois angles et un carré, illogique danse à contretemps
Des funérailles délicieuses.
Je t'enfile des cercles aux chevilles
Et badine, à la main, je tapote ta joue.
Elle bleuit, s'attendrit
C'est l'écarlate, j'emballe et te jette 2 pierres.
Une s'enroule pour en faire un escargot
L'autre s'amollit et se fait chevalier.
Que mon souffle acrylique le change en paltoquet,
En sarabande à l' enfant.

À la page

Sic . A la page, je te coupe à petits mots.
Trop, plus, encore et derechef
Petit kapo, tu t'emboîtes à mes lettres
Fluide, tu t'émulsionnes, et coule l'encre
en filets, fuis,roule en hoquets, m'aspire
Et me recrache en poudre de lambeaux.
Faim!  Que ta soif t'etouffe dans la lie de mes regrets
A-B-Cédaire, je t'attrape, malhabile
et te fais caresser de ta langue écorchée
La chair de mon doigt qui frémit et me pose à l'invisible dans l'effacement
Âcre et strident du perroquet sur le pont.

08/06/2008

À l'instar du miroir sans tain, comme un silence qui bruisse dans la feuille, je n'ai pas la clef qui retient l'étonnement de moi-même. Indéfiniment je crois.