14/05/2007

Salir

En espagnol, ça veut dire sortir. J'ouvre la porte en espagnolette, pour figurer la fenêtre qu'elle se veut être, en vérité, parce qu'écrivant, on n'invite qu'à voir. Pas à entrer, tout comme on ne sort pas, puisque l'écriture relève effectivement de la jecticité. On brûle à l'intérieur, on se consume dans l'espoir de produire, au dehors, une fumée signifiante, évanescente et, par définition, insaisissable. Mes mots prêtent à voir, visibles mais intouchables, étant donné que tout ce qui entre, tout ce qui passe le chambranle, seuil en trompe-l'oeil, est voué à être rejeté à la faveur d'un processus fondamentalement digestif. Au cannibale, je préfère le vampire, question de goût.

Mon nom, cette construction sociale qui n'est qu'une armure de déterminismes dont j'ai peine à distinguer l'envers de l'endroit, il est déjà dehors. Né en captivité. Impossible de le rater, il est juste devant la porte-fenêtre, au bout de la pâture qui est aussi l'orée du rejet : Karl Mengel.