14/05/2007

Pseudo (2)

Au mépris du mépris comme de toute méprise, et tout en sachant que la vérité est plus un mouvement du voile qu'un dévoilement, il est, au-dessus de tout, préférable de courir le risque de signer de son nom propre. Et il ne s'agit pas là d'être plus clair ou plus vrai. Il s'agit seulement, au final, de se reconnaître, un peu, de se retrouver, l'espace d'un instant, et l'instant d'un espace, dans ce geste d'écriture qui toujours déjà nous conduit à nous égarer. C'est la loi du genre. Pourquoi donc en rajouter par la cryptonimie? Alors, voilà : au bas, de cette note, encore une fois, j’ai signé. De mon nom. Mais je sais aussi que c’est bien une signature en creux. Et, comme toutes les signatures (en dépit du traitement typographique), elle demeure difficilement déchiffrable, lisible et identifiable sauf, plus sûrement, par celui qui la commet. En signant, je ne fais jamais autre chose que laisser une marque qui me rappelle à moi-même et qui, finalement, n’atteste que ma présence à un moment de mon histoire, à un moment de l’Histoire. Et puis, si le propre du nom, c'est probablement, à plus ou moins brève échéance, de se retrouver en situation d'expropriation, alors autant l'inscrire et ne pas devancer l'effacement.