Pour M. P.
Un an, un an et il était déjà si loin,
et chaque heure passée n'était plus une heure en moins.
Comme les pensées reviennent toujours au Même
dans l'inégalité de ce lourd Savoir.
Attendre est impossible lorsque le vent essaime
aux quatre coins les graines d'un aveugle espoir.
Et son cheval vieilli se cabre auprès des morts.
Cazotte prend dorénavant pour tout repas
ce qu'on lui donne, en chemin, ici et là.
Son âme connaît bien le nom d'Aymaymon,
elle longe à présent des allées de nacre
où des rois maquilés dans l'attente du sacre
sallisent tristement la poudre qui les dore
et font se déchirer les drapeaux d'Avalon.
Cazotte a oublié de rire ou de pleurer.
Il sait que Salomon ne s'était pas trompé.