« Le discours philosophique toujours se perd à un certain moment; il n'est peut-être même qu'une manière inexorable de perdre et se perdre. C'est cela aussi que nous rappelle le murmure dégradant: ça suit son cours. » Maurice Blanchot.
09/05/2007
Allais: La vie drôle?
J'ai terminé hier soir l'excellente biographie d'Alphonse Allais par François Carradec (Paris : Belfond, 1994). Un délice et un modèle d'érudition. Et ce qui ne gâte rien c'est que l'on peut trouver un éclat de rire à chacune des 500 pages. Mais, plus intéressant encore, Carradec a compris combien ce grand seigneur de l'esprit, qui ne riait jamais de ses propres plaisanteries, était un grand mélancolique, voire un misanthrope à la hauteur de L. F. Céline. Et il y a de quoi désespérer en effet face aux gens. Car, même si Jules Renard, nous le savons à la lecture de son Journal, voyait en lui un grand écrivain, Allais reste malheureusement pour beaucoup trop qu'un simple humoriste qui (soyons sérieux) aurait dû se faire pharmacien.