Le noir et blanc, au soleil, ça vire au fauve.
Le manichéisme bronzé se fait sauvage, et comme un peu moins vieux.
Pour les autres, en tout cas.
Car il faut se voir, soi, ne serait-ce qu'une fois, sur un cliché en sépia. Tous les appareils numériques le permettent, ce qui n'est d'ailleurs pas la moindre des contradictions - pour ne pas parler d'ironie. Parce qu'alors, on se regarde d'un autre oeil, presque historiciste, on s'imagine autre et plus loin, on se voit (enfin) se voir sans savoir qu'on est vu.
On s'épie.
Comme si le temps, allongé de toute pièce et hors de proportion, nous rejetait dans une génération antérieure. Coup de soleil, coup de vieux. Alors on se demande comment on vit, comment on avance. Comment on chemine.
Et qu'est-ce qu'on regarde ?