01/06/2007

Pseudês

Dans la dissimulation résonne presque l'étymologie d'un double jeu. Autrement dit, l'on joue deux partitions à la fois, l'une couvrant l'autre, vice et versa. Mais si les notes se croisent avec art, l'oreille mélomane entendra des accords plutôt que des sonorités simultanées, des arabesques au lieu de figures rhétoriques. La dissonance, d'alliance incongrue, se fait double murmure et le dialogue échappe aux sourds, à dessein. Des deux lignes harmoniques, l'une est brute et authentique, l'autre un mouvement poétique, un élan, la ligne de fuite des vélléités assumées. Elles se rencontrent sans arrêt, ces lignes sinueuses, semant chaque fois les chasseurs maniaques de vérité pour n'emmener que les croisés du sens, toujours un peu plus loin.

Dans tous les noms, j'entends un refus. Le pseudo, lui, se pose en mensonge pour appeler à être lu. La barrière est alors enjambée, l'esprit passe outre les barbacanes. S'ouvre le domaine du surnom, un étage au-dessus, où l'on peut enfin surprendre le temps d'écouter.