« Le discours philosophique toujours se perd à un certain moment; il n'est peut-être même qu'une manière inexorable de perdre et se perdre. C'est cela aussi que nous rappelle le murmure dégradant: ça suit son cours. » Maurice Blanchot.
01/06/2007
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Le propos semblera singulier pour celui dont l'œil fut trop rapide, ou aveugle. Mais, ici, il y a encore quelques heures, se trouvait une citation de Wittgenstein sur la certitude. Ou tout au moins sur la relativité de ce sentiment. J'aime l'idée qu'un tel sujet puisse se jouer de la certitude même de son inscription. Il figure, fait bonne figure, affirme sa présence, puis, discrètement, s'efface. Ne reste qu'un doute quant à ce qui a été vraiment lu. Ou, avec un peu de chance, entendu. La citation échappe alors, par l'entremise de cette seconde main, à une certaine phénoménologie pour n'être que sollicitation, mise en mouvement, et, enfin, mouvement elle-même. Elle était là. Des heures passent. Mais cela pourrait être des jours ou des années. Et c'est alors que la parole, revenant du silence qu'elle s'était imposée, resurgit pour s'inscrire de nouveau. Et -- oui, Crowley n'est jamais loin —— la parole parlée, usant de toute sa dangereuse magie, murmure l'impossible rigueur du mutisme.