06/05/2009

Voilà

[…] La phrase qui précède celle-ci ne pourra être écrite comme elle devrait l’être. Avec un certain recul, ou une mise à distance tout au moins. La chose relève d’une impossibilité physique autant qu’intellectuelle. Au point où j’en suis. Oui. Là, maintenant, je suis arrivé au bout. Le chemin fut moins long que prévu, mais, au vrai, au final (j’y reviendrai, vous vous en doutez), je suis très fatigué. Personne ne peut saisir ce que j’essaie, bien maladroitement, d’exprimer à l’instant même où la parole et la raison me font défaut. On ne prête qu’aux riches, néanmoins. C’est ce qu’on dit. À tort ou à raison. Un jour comme aujourd’hui est à marquer d’une pierre blanche — et noire. D’un noir d’obsidienne. Mais ai-je besoin d’un pense-bête——— moi ? Allez savoir, comme on dit. J’y suis allé pour ma part, et sans trop savoir pourquoi. C’était en effet ma part. Je commence à rédiger ces lignes alors que je devrais me taire, ne serait-ce que pour m’économiser. Il n’y aurait rien de plus urgent, a priori. Mais le silence m’est également impossible. J’écris, mais ce n’est déjà plus moi que vous lisez. Et de loin. Et pourtant, c’est aussi de moi qu’il s’agit. Et ça veut tout dire. Mais pas seulement. Croyez-moi. J’ai besoin d’être cru. In fine. Ma vérité tient dans ces termes. Je vais vous demander d’avaler un plat qui, pour tout dire, ne sera pas réchauffé, et ce en dépit des apparences.